Bonjour.
Je suis étudiante sage-femme, je côtoie donc le milieu hospitalier, le milieu libéral, les médecins, les représentants des nombreux laboratoires.
J’ai effectué des stages chez des gynécologues-obstétriciens libéraux. Je vous affirme qu’une fois par jour, un commercial aura son créneau d’un quart d’heure pour faire sa pub. Il ne se gênera pas pour manquer de respect à ce médecin qui ne prescrit pas autant le produit qu’il « devrait », car d’après les études (du labo, évidemment !), il s’agit évidemment là du meilleur produit sur le marché, celui disposant du moins d’effets indésirables, du plus cher aussi (mais que les gens n’aient plus d’argent, ce n’est qu’un détail, et encore, si ils y pensent). Mais ce n’est pas grave, faites donc marcher vos mutuelles qui vous coûtent un rein chaque année ; cette tendance à l’augmentation n’est donc pas prête de disparaître, bien au contraire.
Mais tout ça n’est que du vent. Le médecin repartira avec une invitation au restaurant (et pas un truc de guignols, cela va de soi....). D’ailleurs, c’est marrant, mais depuis que les labos n’ont plus le droit de faire des cadeaux en nature aux médecins, ces derniers vont beaucoup plus au restaurant ! Les restaurants de luxe, évidemment, où le médecin pourra aller y manger tous les soirs si l’envie lui dit. Avec sa femme.
Comment ? Parce que les labos dépensent 3x plus d’argent dans la communication que dans la recherche elle-même.
Nous noterons que dans le code de déontologie des sages-femmes, l’article R.4127-308 du code de la santé publique précise que « la sage femme doit éviter dans ses écrits et par ses propos toute atteinte à l’honneur de la profession ou toute publicité intéressant un tiers, un produit ou une firme quelconque et, d’une manière générale, tout ce qui est incompatible avec la dignité individuelle et professionnelle d’une sage femme. ». Je présume qu’il est écrit à peu près la même chose dans le code de déontologie des médecins. C’est triste à dire, mais je pense que nous pourrions débattre longtemps que la dignité individuelle et professionnelle du médecin, ou son absence......
Notre santé, c’est à nous d’en prendre soin, de veiller à ce que nous mangeons (parce que là encore, clairement, on nous intoxique grandement tous les jours.......), à notre hygiène de vie, à bouger notre paire de fesses pour aller courir un peu. Bref, ce ne sont pas les médicaments qui nous soigneront à long terme. (bien sûr, je ne parle pas des endocardites aiguës où les antibiotiques sont nécessaires...) Mais sachant qu’aujourd’hui on ne jure plus que la médecine allopathique (la médecine dite « classique », par opposition à l’homéopathie par exemple), et que par conséquent la plupart des médecins ne prescrivent que cette classe de médicaments, nous sommes donc voués à collaborer avec ces labo pourris jusqu’à la moelle, où seul le dollar scintille dans les yeux des (bien trop) nombreux commercants.
La politique du chiffre nous tuera bien avant l’apoptose de nos cellules.