Voici l’allocution de not’Président pour la remise de la Légion d’Honneur à Servier, je ne mets pas Monsieur et c’est volontaire.
ALLOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
à l’occasion de la remise des insignes de Grand’Croix
de la Légion d’Honneur au Docteur Jacques SERVIER
Président fondateur des Laboratoires Servier
Palais de l’Élysée – Mardi 7 juillet 2009
Monsieur le Docteur, Monsieur le président, Cher Jacques SERVIER,
Votre histoire, c’est une grande histoire française riche de
leçons. Vous avez traversé le siècle - on ne le dirait pas - et vous
êtes pleinement engagé dans les nouveaux défis de notre temps.
Je me souviens de notre première rencontre en 1983. C’était
déraisonnable, c’est là que je vois que vous êtes enthousiaste, vous
pensiez déjà à l’époque que je serai Président de la République.
Incorrigible Jacques SERVIER !
Vous êtes un personnage hors du commun. Votre ascèse et votre sobriété forcent le respect de tous.
Mais je ne veux pas faire votre portrait, comme on croque
quelqu’un à distance. Je vous connais trop bien pour cela. Je préfère
tenter d’exprimer votre identité profonde.
Vous êtes avant tout un médecin, un homme de santé et de
recherche. Vous êtes à la fois docteur en médecine et docteur en
pharmacie. C’était un fait rare en 1950, cela le reste aujourd’hui.
Vous avez été formé à l’école de la médecine française, celle de
Pasteur, celle des nombreux prix Nobel dont notre pays peut
s’enorgueillir. Je le dis devant Roselyne BACHELOT, l’école de médecine
française – ce à quoi elle croit - est une école d’excellence. J’entends
parfois certains opposer les soins et la recherche. C’est oublier d’où
vient la médecine de notre pays. C’est négliger les fondements de
l’enseignement des Jean BERNARD et autres Jean HAMBURGER. C’est ignorer
que l’amélioration de la santé humaine résulte des innovations de la
recherche et des progrès qu’elles ont permis.
Le groupe auquel vous avez donné votre nom, est un laboratoire de
recherches et vous êtes passionnément attaché à cette spécificité.
Vous avez fait de votre groupe une fondation. Raymond et moi, on y
a joué un rôle. Grâce à ce statut, tous les résultats du groupe sont
réinvestis dans la recherche. Aucun dividende n’est distribué. Tous les
médicaments SERVIER sont issus de la recherche du groupe et vous
parvenez, avec les 20 000 collaborateurs du groupe, à inscrire ce site
dans la durée, à le faire fonctionner année après année.
Vous êtes médecin Jacques et, à ce titre, vous avez une conception
profondément humaine de votre métier. Vous vous êtes battu toute votre
vie pour soulager et pour guérir, pour proposer aux médecins et à leurs
patients des médicaments efficaces.
Au sein du groupe, vous avez prêté une attention particulière aux
collaborateurs et à leur talent. Vous vous êtes très tôt préoccupé de la
place des femmes à tous les échelons du management. Vous avez fait du
groupe SERVIER une fondation et vous avez voulu protéger les femmes et
les hommes de votre entreprise plutôt qu’attirer les capitaux. Vous nous
rappelez que les capitaux n’ont d’autre destination que de servir les
projets que chacun d’entre nous porte en lui. L’homme n’a pas à être
soumis aux caprices du capitalisme et encore moins aux caprices de la
spéculation.
Jacques, vous êtes un entrepreneur comme la France en compte peu.
Les Laboratoires SERVIER, entre 48 et aujourd’hui, ont connu un
développement remarquable. De la pharmacie familiale à Orléans, neuf
employés. En 54, l’entreprise s’installe à Neuilly. Aujourd’hui les
Laboratoires SERVIER sont présents dans 150 pays, avec des positions
très fortes en Russie, en Chine, en Europe de l’Est. 4 milliards d’euros
de chiffre d’affaires et l’effort de recherche et de développement
représente 25% du chiffre d’affaires.
Vous n’avez eu de cesse de prendre des risques. Je sais bien que
passer d’Orléans à Neuilly, c’était déjà, pour reprendre vos mots, se
développer à l’international.
En tant qu’entrepreneur, vous avez été souvent sévère à l’endroit
de l’administration française. Vous critiquez l’empilement des mesures,
des normes, des structures et vous avez raison.
Enfin Jacques, vous être un patriote. Grâce à vous, notre pays
peut saluer une industrie de classe mondiale. C’est un privilège réservé
à moins d’une dizaine de pays dans le monde.
Et puis, vous êtes un homme fidèle. Vous êtes quelqu’un qui ne
retire pas son amitié. Vous êtes un homme courageux et vous être un
visionnaire.
La nation vous est reconnaissante de ce que vous faites. Vous êtes
une publicité vivante pour les médicaments SERVIER parce que,
franchement, l’âge n’a absolument aucune prise sur vous. Je dirais même
que par une certaine coquetterie, vous rajeunissez Jacques. C’est
extrêmement énervant !
J’espère que chacun aura compris que c’est un grand Français que je vais décorer au nom de la République française.
***Ben mon cochon.........
Tiré de cet article
http://www.atoute.org/n/article182.html