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Commentaire de Voltaire

sur Se battre sur tous les Fronts...


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Voltaire Voltaire 24 janvier 2011 15:21

On peut toujours comparer l’une à l’autre, (après tout, j’avais comparé Bayrou et Le Pen en 2006, voir http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/bayrou-le-pen-meme-combat-16353), l’important est d’analyser convergences et divergences. A ce titre, les personnalités et leur histoire me semblent assez divergentes. Ce qui les rapproche, c’est bien sûr une approche simpliste de la politique : bouc-émissaires et y a qu’a faut qu’on sont les marques de fabrique traditionnelles des partis extrêmes.

Vous soulignez avec raison la convergence du discours concernant la dénonciation de l’Europe, de la finance par exemple, etc... et après-tout, au front de gauche comme au FN, il ne faut pas avoir passé son doctorat pour se rendre compte que tout ne tourne pas rond. Hélas, comme tout mouvement extrême, les « solutions » relèvent à la fois de la méthode coué mâtinée d’idéologie « socialiste » (à l’ancienne) ou « nationaliste » (à la Franco) et de la provocation. Ce qui est d’ailleurs fort logique : de façon convergente, ces partis et leaders ne sont pas tenus de proposer un projet un tant soit peu réaliste ou applicable. Il suffit qu’il parraisse répondre au premier coup d’oeil à l’irritation légitime de l’électeur pour servir d’exutoire dans l’isoloir : jouer de l’émotion est toujours infiniment plus simple que raisonner.

Ensuite, les différences se jouent sur le coeur de cible visé : l’un s’adresse à la forte inquiétude sociale et au sentiment de précarité croissant des français, tandis que l’autre appuie sur l’echec de l’intégration et le communautarisme pour porter leurs propos. Dans les deux cas, le risque est bien sûr qu’un nombre suffisant d’électeurs, lassés de la médiocrité des politiques traditionnels, imagine cette fois de se dire « et pourquoi pas, cela ne peut pas être pire... ». Hélas, si. Cela peut être pire, infiniment pire. Sans parler de dictature de droite ou de gauche, car je doute que ni Mélanchon ni Le Pen ne souhaient en arriver là, un gouvernement FdG ou FN coulerait le pays en quelques années. On a vu ce que donnait une application modérée des idées économiques socialistes en 1981 (grand exercice de rattrapage dès 83, avec un chômage et une dette explosés), et ce que donnait la gestion « nationale » dans des collectivités locales (Toulon s’en remet à peine 15 ans après), sans compter les éléments sociétaux et internationaux qui viendrait déconsidérer la France auprès de ses pairs.

Tout cela donne une responsabilité accrue aux politiques « classiques » en ce temps de crise. Et force est de constater que ceux-ci, de droite comme de gauche, n’ont pas été à la hauteur... L’hypothèse d’une reconduction du président de la république donne des boutons aux deux-tiers des électeurs, celle de plusieurs des leaders du PS ne soulève guère les foules... (même si l’objectivité nous oblige à attendre le choix de ses sympathisans pour juger). Quant au centre, on a peine à s’y retrouver... Si tous ces partis et responsables faisaient un peu preuve de responsabilité, l’UMP demanderait à Fillon de se présenter, le centre se regrouperait pour présenter un candidat et un projet commun (Bayrou semblant avoir la plus grande crédibilité s’il laisse les rennes de ce parti à un autre), et le PS travaillerait avec ses partenaires écologiques pour proposer une candidature d’alternance crédible (j’avoue qu’à tout prendre, Hollande me semble le plus sensé du lot). Hélas, je crains que le choix final proposé ne soit fort éloigné de celui-ci, et donc permette à nos extrêmes de danser.


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