Première précision de taille, votre article parle à la fois de pédo-pornographie et de pédo-criminalité. Second point, pour avoir jeté un oeil à quelques affaires pédo-criminelles (Dutroux, Louis, Dunand), l’impression qu’elles me laissent est qu’il y a une “exception” pédocriminelle : l’impunité dont bénéficient les gros bonnets. Les hommes de main tombent parfois, les (gros) clients rarement. On se doutait bien que, selon que vous êtes puissant ou misérable, la justice ne vous réservait pas le même traitement (ni les médias, d’ailleurs, toujours prompts à attaquer en meute les petites proies mais aux rangs plus clairsemés lorsqu’il s’agit de grosses), mais là, c’est le pompon puisqu’un gros pédo-criminel semble à peu près assuré de s’en tirer sans même être inquiété par la Justice ! Alors que pour d’autres types de crimes et délits, il y a quand même quelques têtes qui tombent, de temps en temps (un Madoff, un Le Floch-Prigent, un Fabius...).
Régina Louf, victime et témoin de l’affaire Dutroux, explique d’ailleurs comment ces réseaux s’y prennent pour impliquer et recruter des policiers et des magistrats, les piéger en fait, et donc s’assurer l’impunité.
Ainsi, Éric Raynaud, dans son livre “
Les réseaux cachés des pervers sexuels”, publie en intégralité, en annexe, l’enquête préliminaire du gendarme Jambert. Chacun pourra voir de ses yeux l’impressionnante quantité de preuves qu’avait rassemblée Jambert contre Émile Louis. Le dossier Jambert ne suscitera pourtant aucun intérêt de la part de la Justice (! !!!!) et ce, pendant 12 ans !!! Alors que les filles continuaient à disparaître !!!
Quant à Claude Dunand (même livre), après, pas de chance, qu’une fille se soit échappée du sous-sol du pavillon où Dunand la retenait, il faut QUATRE JOURS à la police pour intervenir et délivrer la seconde fille qui, comme la première, est livrée à des violeurs qui agrémentent leurs ébats d’actes de barbarie !!! Quatre jours pour savoir s’il est utile que la police intervienne dans un cas de séquestration, viols et actes de barbarie ??? Possiblement (les filles en avaient la conviction) suivis de meurtre ?
Dans ces affaires, les bras nous en tombent en permanence...
Troisième remarque, en raison de cette absence (ou de cette rareté) de condamnation judiciaire, la presse se montre extrêmement timide quand elle relate les faits. J’ai été frappé par le gouffre qui sépare l’image que même
le courageux documentaire de Karl Zéro donne de Nihoul, l’un des mis en cause de l’affaire Dutroux, une image somme toute nuancée et laissant la place au doute, et ce qu’en montre le
dossier de l’instruction, publié par WikiLeaks. Jetez-y un oeil : Nihoul est partout !!! Encore un qui s’en tire bien !!!
Alors, évidemment, vous me direz que ce n’est qu’un dossier d’instruction, que les condamnations n’ont pas suivi et donc, qu’on ne peut pas d’appuyer dessus. Mais les faits eux-mêmes, dans leur gravité, ne sont PAS non plus correctement relatés par la presse. C’est au point que les mots utilisés par les journalistes sont désarmants de minimisation : “sadisme”, “cruauté”, “violence”... J’ai même lu quelque part “maltraitance”. Maltraitance !?! Un seul mot, je crois, traduit bien la nature des actes commis : la barbarie. On ne parle pas de cire fondue ni de brûlures de cigarette ! Ni de coups de fouet ! Lisez le dossier d’instruction publié par WikiLeaks, nom de Dieu !!!!! Les mots de “sadisme”, “cruauté”, etc. ne donnent qu’une pâle image de ce que ces criminels font endurer à leurs petites victimes sans défense !!!
Alors, tant qu’on n’alertera pas l’opinion publique sur ces pratiques, et en ce sens tant l’affaire Dutroux (comme elle avait commencé) et l’affaire Louis (enterrée par la justice jusqu’à ce que le bruit médiatique deviennent trop fort) sont révélatrices, on n’arrêtera pas les “disparitions” d’enfants.