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Commentaire de Marc Bruxman

sur Que reste-t-il du communisme en Chine ? Rien et beaucoup


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Marc Bruxman 8 février 2011 19:06

"Comme en France, qui comme dit plus haut n’a pas connu les affres du communisme, les Chinois sont nombreux à désirer entrer au service de l’état, non par vocation ou idéologie, mais parce que ce genre d’emploi est sûr.« 

Et surtout parce que depuis plus de 2000 ans (déja sous les différents empires) fonctionnaire (donc au service de l’empereur) était le meilleur job qu’un chinois puisse occuper, à la fois en terme de prestige mais aussi de richesse apportée. Rien de nouveau sous le soleil. En Chine, les fonctionnaires ont encore nombre de priviléges dont bcp en nature.

Pour le reste, au sujet de Deng, vous opposez pauvres qui regretteraient »avant« et riches pour qui rien n’aurait changé. Mais vous passez donc sous silence le phénoméne le plus spectaculaire qui est l’émergence d’une classe moyenne. Ni riche, ni pauvre, elle vit comme notre classe moyenne occidentale. Elle représente environ 200 millions de personnes, grandit et une chose est sure, elle ne regrette rien !

Enfin, vous ne prenez pas en compte l’opposition entre les personnes ayant un houku domicilé dans une ville »bien« et celle n’ayant pas de houku (paysans). Les chinois ruraux n’avaient pas bcp d’avantage sous le communisme contrairement aux ouvriers urbains. Ils ont commençés à perdre avec le communisme qu’ils ont pourtant aidés à mettre en place. La libéralisation continue à faire d’eux des perdants, avec des nuances. Cette population se réduit à grande vitesse, certains d’entre eux deviennent des citadins et leur niveau de vie s’améliorent. D’autres refusent l’inéluctable et en souffrent terriblement. Mais cette souffrance n’est guére différente de celle qui a accompagné tous les exodes ruraux. Si ce n’est que ce qui a mis très longtemps chez nous se produit chez eux à une vitesse accélérée.

 »Passé en effet le cercle familial et celui de quelques amis très proches, les Chinois sont poussés par le désir qui habite chaque être humain normalement constitué, et qui est de s’en sortir le mieux possible, même si cela se fait au détriment des autres."

On précise que n’ayant pas eu chez eux le christianisme ou une des religions du livre, ils n’ont rien qui contrebalance cette tendence. C’est souvent surprenant pour l’occidental qui discute avec eux et s’attend à autre chose de gens ayant été elevé dans le communisme. Visiblement cela n’a pas pris.

Mais au final plus que communisme et capitalisme ce qui écartéle les populations en chine aujourd’hui c’est la vitesse du changement. Car même si ce changement se fait vers un mieux, il laisse nombre de gens sur le chemin incapables de l’apréhender. Que dire a un vieux a qui l’on vient proposer le relogement fusse t’il dans un immeuble plus confortable parce que la ville a grandi et englobe son village ? Oui il travaillait dur, cultivait ses légumes lui mêmes, a construit sa maison sans confort à la force de ses bras. Oui son nouveau logement, bien qu’imparfait (souvent conçu pour durer 20 ans pas plus) offre un confort inoui pour lui (eau courante, micro-ondes, ...). Mais il ne peut plus cultiver ses légumes, ou construire sa maison. Il peut aller les acheter mais il ne sait pas gagner de l’argent en ville. Hier, il se sentait utile et se suffisait à lui même, aujourd’hui il se sent inutile. Le confort qu’il a gagné ne l’aide que très peu.

Ce problème des expulsions, est un des plus gros de chine en ce moment. Et contrairement à ce que l’on croit il n’y a pas d’un coté les gentils de l’autre les méchants. Il y a d’un coté une société qui aimerait avancer et de l’autre des perdants de cette avançée qui ne veulent pas que cela aille si vite. Et entre les deux une machine d’une extréme violence pour forcer la main à ces avançées. Lorsqu’un homme se retrouve déraciné et sans repéres, toute tentative d’accord est vaine. Vous ne pouvez pas forcer ce vieux monsieur a accepter sa nouvelle vie en immeuble quel que soit le niveau de confort supplémentaire que vous lui offrez. Lui ne sait pas gagner de l’argent, il ne peut pas cultiver ses légumes. Alors comment va t’il faire ?


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