Excellent article, mesuré et pertinent.

Si on ne peut écarter le problème fondamentaliste, ne serait-ce que par principe, il me semble effectivement très faible. On est plus dans les années 80, où certains fondamentalismes religieux, Iranien ou comme celui des frères musulmans, ont pu parfois prospérer.

A l’époque, les pays arabes étaient encore dans une sorte d’archaïsme, sociétal, politique, sociologique, où la religion pouvait constituer l’ultime recours. Aujourd’hui les valeurs de liberté et d’émancipation sont devenues importantes dans nombre de ces sociétés, où auparavant les principales préoccupations étaient d’ordre économique. De plus les jeunes et les progressistes ont du mené un combat pour leur liberté d’expression, ce n’est pas pour l’abandonner aujourd’hui à une injonction religieuse qui aurait grand peine à se légitimer auprès des populations. Ces peuples adoptent massivement les nouvelles technologies de communication, elles-même un antidote puissant à toute tentative de retour à un régime de contrôle de populations.

Les populations occidentales découvrent aujourd’hui que l’Islamisme était un tigre de papier qu’on a gonflé jusqu’à l’absurde.

Il faut avoir une pensée pour le peuple Iranien, un des plus aptes alors à entrer dans un monde moderne, passé à la moulinette d’une dictature du Shah made in CIA, puis perdu dans une contre-révolution Islamiste, qui s’est radicalisée lors de la guerre par procuration de Saddam Hussein contre les religieux de Téhéran.

Si les peuples arabes ont leur responsabilité dans les échecs passés, celle des dirigeants occidentaux qui ont manipulé l’Islamisme pour des objectifs financiers et géo-politiques est énorme. Encore une fois, l’impérialisme de l’Ogre Capitaliste s’est montré le meilleur ennemi de l’homme.

A propos de Patrick Haenni, excellent analyste, qui sait de quoi il parle à la différence de tellement d’autres faux experts :

Nouvelle culture politique pour le monde arabe
Egypte : la blogosphère islamiste