Tiens
pour le Doc, une autre mélopée de FF !
Et afin
de compléter la perspective offerte par cet article, quelques rappels aux
monomaniaques sectateurs du choc-des-civilisations et de la Force Obscure
Barbue…
Zo…
Al Thowratna Madaniyya, la Sayfiyya, la
Diniyya ! soit
notre révolution est populaire, ni
violente, ni religieuse voilà un
des slogans principaux de la revolution du Lotus, avec l’autre plus connu Irhal
soit dégage à l’attention du vieux&très-collant
raïs…
I. En cas de révolution téléguidée par les Barbus, la
plupart des slogans aurait contenu au moins une fois ( version light) le vocable islam : or pas de slogans religieux dans les manifs car ce n’est
pas une révolution (toujours en cours : la place Tahrir n’étant qu’un
centre parmi d’autres) d’une véritable révolution représentant les Egyptiens
dans leur diversité et au-delà de leurs clivages politiques, religieux, etc…
Alors oui, les Frères Musulmans ont participé au
mouvement, mais sur le tard , et de manière assez ambiguë : ils ont été
vraisemblablement aussi surpris que les chancelleries occidentales, mais non
les Frères Musulmans in real life n’ont que peu à voir avec la présentation que
les écrans du Monde Libre en font…la menace barbue a perdu de son hyperpilosité
depuis quelque temps déjà : pour des raisons diverses et variées.
Une première
étant l’abandon relative du champ politique depuis quelque temps déjà : à de
nombreuses occasions où ils auraient pu agir politiquement : ils se sont
tous simplement effacés : que ce soit au niveau des élections, ou
post-élections en soumettant à la Justice égyptienne les habituelles
contestations sur le résultat des votes ; ensuite en se joignant déjà
depuis des années (exemple le mouvement antérieur Kefaya) avec les divers
groupes de l’opposition égyptienne (nationaliste, laïcs, gauche, etc…) ;
enfin vu la nature de l’état Moubarak : politiquement ils auront
rapidement à s’expliquer sur les compromis de terrain qu’ils ont pu faire avec
le Régime : ce dernier usant des Frères Musulmans comme substitut aux
services étatiques en charge du Social mais aussi comme rempart aux autres
formes d’opposition : ben oui, la répression anti-barbus a le plus souvent
servi à mater démocrates, laïcs, mouvements ouvriers ou paysans, etc…les Barbus
fonctionnant en symbiose sous un régime fondé sur le système protection-racket :
l’Etat ayant le monopole du racket et de la protection : les Frères eux allègeant
le fardeau quotidien avec quelques sacs de farine, de l’huile, etc…
Quant aux
dernières annonces du mouvement : elles sont on ne peut plus clair :
ils ne souhaitent pas accéder au Pouvoir : quelque ce soit leur raison :
on peut considérer que 1. ils n’y sont pas préparés : ayant abandonné
cette perspective depuis des années, 2. le plus important le mouvement est en
pleine mutation : ce qui ne serait qu’une enième évolution du mouvement
depuis les années 20 : la problématique étant aujourd’hui de considérer
quel rôle le mouvement veut-il jouer en Egypte et quel est son objectif au
final ; enfin 3. la révolution du Lotus a aussi changé la donne au sein de
l’appareil Frères Musulmans : la vieille garde perdant des points face à
la jeune garde dont le positionnement est somme toute différent.
Bref pour
faire simple, la vieille garde comme son nom l’indique est frappée d’impotence :
enfermée dans une logique qui fonctionnait ( relativement) dans l‘ancienne
donne égyptienne : bref de l’islamisme classique : mais le changement
en cours laisse cette grille de lecture sur le carreau autant qu’elle s’avère
maintenant anachronique : la phase post-islamisme ayant été enclenchée :
les révolutions tunisienne et égyptienne ayant réussi en quelques semaines ce
que les mouvements islamistes ont été incapable de faire depuis des décennies
(pour le cas des Frères depuis presqu’un siècle maintenant) : so ancienne
garde face à l’impasse de l’islamisme old
school.
La jeune
garde, elle, a pour référence première non pas l’Iran mais la Turquie et l’AKP :
ce qui en soit est une acceptation du concept de démocratie et rompt
définitivement avec le modèle islamiste traditionnel en matière de gouvernance
soit la shura coranique : modèle
somme toute imprécis avec une juste autorité islamique gouvernant et sujette à consultation.
Mais derrière
un barbu, il y a un autre barbu…so schéma approchant du côté de la Gama’a
Islamiyya qui a aussi abandonné usage de la violence politique et radicalisme :
l’optique étant de continuer la da’wa
(prosélytisme) via les moyens politiques légaux
The shift in Egypt’s religious politics goes
beyond the Muslim Brothers. Al-Gama‘a al-Islamiyya, the Islamist group
that inflicted atrocious violence on officials, Copts, and foreign tourists in
the 1980s and 1990s in pursuit of an Islamic state in Egypt, underwent a
significant change by the late 1990s ; it laid down its arms, abandoned its
violence and radical Islamism, and opted to work as a political party to pursue
peaceful da‘wa (proselytising) within Egypt’s legal framework (though
the government refused to give the group a permit).
Reste aussi
un groupe mineur, celui du Hizb ul Wasat,
s’étant émancipé du movement Frères Musulmans qui lui opte pour un modèle démocratique
moderne (i.e. : occidental) avec pluralisme politique&religieux&idéologique,
mixité&parité (le mouvement ayant intégré des Chrétiens : au point que
son idéologue-en-chef soit maintenant un Copte).
Au final,
les mouvements dits islamistes aujourd’hui se voient confrontés autant à leurs
propres limites qui les ont rendus incapables de véritables résultats à la
différence des mouvements populaires en cours et de l‘impasse représenté par l’islamisme
considérant les revendications des peuples en révolte actuellement :
droits individuels, liberté religieuse, démocratie : bref la perspective
post-islamiste : soit une perspective post-idéologique, démocratique et
populaire visant à la justice, la dignité et la liberté.
Les mouvements
islamistes n’y survivront pas plus que les régimes autoritaires si ils sont
tout autant incapables de suivre l’évolution naturelle du monde arabo-musulman
qui aujourd’hui dit non à un ancien ordre duquel dictateurs et leurs
symbiotiques opposants islamistes étaient les deux faces d’une même pièce.