II. Révolution de travailleurs et prolos : alors certes Tahrir square a
eu les faveurs des médias, de même que cette jeunesse hype&hi-tech mais c’est l’ensemble de l’Egypte qui participe à
cette révolution : et derrière les milliers de jeunes facebook&twitter :
il y a des millions de travailleurs et prolos qui depuis des années déjà
manifestent, font la grève, etc… ont développé syndicats ouvriers et mouvements
paysans secouant le régime : et continuent aujourd’hui encore alors que la
place Tahrir se vide doucement : le Delta du Nil et ses villes populaires
et industrieuses restent en révolution : disons que la Révolution du Lotus
amorce maintenant son passage de la médiatique Tahrir vers les populeuses cités
ouvrières du Nil : Suez, Mahalla,
Kafr, etc…
Si la
place Tahrir a bien entendu l’appel à travailler ensemble de la junte militaire
en place : les ouvriers et prolos d’Egypte eux ont encore quelque mal à y
croire, et si l’usage de Facebook leur est moins familier que pour la jeunesse
cairote : grèves, occupations d’usines, etc… ils connaissent le pratiquant
depuis des années : alors disons que la Révolution égyptienne ne commence ni
ne s’arrête à la place Tahrir : 2006 grèves massives de Mahalla qui
aujourd’hui en 2011 continuent à Suez,
Mahalla, Kaf’r al Dawar, etc… où là apparaît une autre Egypte toute aussi
enragée et motivée à renverser l’appareil Moubarak celui-ci parti ou non :
aux demandes politiques des révolutionnaires de Tahrir : les prolos eux
ajoutent leurs revendications sociales, économiques et syndicales (notamment l’élimination
des syndicats sous pilotage étatique) : et si pour l’instant ils
temporisent : les grèves continuent que ce soit dans les transports
publics, les chemins de fer, les usines textiles, étatiques…
La révolution
du Lotus entrant dans une nouvelle phase : sa dimension sociale : le
mot-clé étant du côté de Suez, Mahalla et autres villes prolos étant révolution permanente jusqu’à que leurs revendications,
certes plus terre-à-terre que celles de la jeunesse de Tahrir soient elles
aussi entendues.
III. enfin les
Femmes : qui si elles ont été largement absentes des médias occidentaux
(de toute évidence leur disparition autant soudaine que travaillée a des
raisons qui relèvent plus de la prop-à-gland à destination des masses occidentales
que de la réalité des manifs sur le terrain) ont pleinement participé à la
Révolution du Lotus : protégées par leurs compatriotes mâles et échappant
cette fois à l’habituel machisme des rues égyptiennes qui leur pourrit la vie l’essentiel
du temps : violence sexuelle et ciblée que la police et les baltagiyya des
services de Moubarak ont spécifiquement"idiennemnt usé à l’encontre des
femmes manifestants : nous compterons au nombre des victimes Amira tuée par un policier, Liza elle par une voiture de police, Sally elle par un baltagiyya de
Moubarak à coup de batte, Noha, etc…
Mais pour le
reste :
D’abord donne-moi un job,
nous parlerons du voile plus tard… voilà le slogan « féministe » dans les
manifs : où des organisations telles que l’Egyptian Center for Women’s
rights, Egyptian et d’autres ont associés
aux revendications politiques des mouvements de la jeunesse, des ouvriers, des
paysans, etc… celles des mouvements de femmes ou féministes égyptiens.
Et c’est là qu’on
peut aisément constater le traitement biaisé (islamophobique) des medias occidentaux
qui ont subtilement ignoré ce visage somme toute féminin de la Révolution du
Lotus : le plus amusant étant qu’en effaçant ces femmes égyptiennes et
leur combat : le Monde Libre n’a rien fait d’autre qu’agir comme ces omniprésents&fantasmatiques
barbus auquel par contre il a largement exagéré le rôle dans la révolution
égyptienne.
Enfin, ce qui vaut pour les Femmes vaut aussi pour
les Coptes : largement représentés et participant au mouvement
révolutionnaire qui eux aussi n’ont pas connu les faveurs des médias
occidentaux : ceux-ci les préférant dans le rôle d’éternels victimes oubliant
qu’un des plus importants et précoces soutiens à la Révolution fut celui de
Sawiris : le tycoon des télécoms égyptiens sans doute le plus riche des
Egyptiens et qui bizarrement est Copte et lui aussi donne dans le Social (comme
les Barbus) cela depuis des années avec sa fondation : une différence avec
les Frères : le clan Sawiris dispose à lui-seul de moyens autant
financiers que médiatiques pour continuer de supporter la Révolution du Lotus :
le clan Sawiris lui ajoutant aux demandes politiques, sociales, économiques des
jeunes, des femmes, des prolos, des gauchos, des laïco, des démocrates, etc…
celles économiques des hautes sphères de la société égyptienne s’opposant à la
main-mise économique étrangère sur le pays, et l’absence de soutien aux acteurs
économiques égyptiens : bref les « capitalistes patriotes » de Misr…
Conclusion : il est conseillé à tous les apprentis
analystes du monde arabe et de l’Egypte en particulier de ranger leurs vieilles
revues géopolitiques tendance néo-cons&meilleur des mondes : et d’enfin
commencer à se renseigner sur la REALITE de ces pays…