Mais que viens faire le procès de la compétition ici ?
Si vous tenez à dénoncer la compétition, autant le faire au collège de France.
Personne, absolument personne, à ma connaissance, ne participe d’une manière ou d’une autre, à de multuples compétitions (je passe sur la course des zoïdes qui ne dépend pas de notre volonté)
Et personne, à ma connaissance, n’est dupe des problèmes qu’elle pose. Mais c’est comme manger, c’est indispensable.
Ce dont on peut débattre, c’est le niveau de cette compétion ou lutte permanente pour survivre. Mais comme le débat sur le bon niveau du curseur est à l’évidence sans fin, il faut, je vous l’assure, le tenir devant un parterre de philosophes. Pas ici où il est question de montrer les effets de la haute compétition sur le mental d’une personne (de tout un milieu en l’occurrence, car qui dit danse classique dit gros efforts, grands sacrifices et fantasmes puissants car assez rigides, fixes, immuables et transgénérationnels)
Et Aronofsky ne juge pas. Bien, mal, évitable, inévitable, on n’en sait rien. On voit ce qui se passe, c’est tout et c’est suffisant.
Juger, c’est toujours égocentrique, c’est toujours croire sa pensée supérieure à celle des autres. Juger, c’est se précipiter pour la ramener, c’est donc ne pas observer.
Observer, de près, de très près, en se glissant dans le regard, en s’ennivrant des fantasmes de chacun, simplement observer avec empathie, c’est cela qui permet de vivre mille vies et de tout comprendre, c’est cela qui est enrichissant.
On n’a jamais vu un juge professionnel ou un moraliste instruire qui que ce soit sur ce qu’est la vie.