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Commentaire de Deuxtroy

sur Affaire Belvédère : enquête sur le côté obscur de la finance


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Deuxtroy Deuxtroy 14 février 2011 19:30

L’article d’en-tête est très fortement orienté. Que le cas Belvédère soit une manifestation des pires dérives de la finance, nul ne pourra le nier. Toutefois, les « torts » sont allègrement partagés. Par exemple on notera que :

  • « Belvédère est une entreprise performante » —> Elle a tout de même enregistré 61 M€ de pertes en 2008, et 177 M€ en 2009 !
  • « Dépassement ponctuel et infime de l’auto-contrôle » —> je n’ai pas vérifié de combien était ce dépassement le jour où KPMG a refusé de certifier les comptes. Mais l’auto-contrôle recensé par l’AMF était en juillet 2010 de plus de 28%. Soit près du triple !

Source : http://www.amf-france.com/documents/general/9574_1.pdf

  • « Placidité de l’AMF » : certes, l’AMF n’a pas répondu aux injections de Belvédère de lancer une enquête sur l’évolution de son cours, et d’en publier les résultats. Toutefois, l’AMF sui bien ce titre, puisqu’elle a, à plusieurs reprises, été obligée de rappeler à la société ses obligations de publier les achats et ventes effectués par elle-même sur ces titres (cf document précédent par exemple)
  • La censure sur le forum Boursorama : certes, elle est omni-présente. Mais des deux côtés : 90% des posts construits un peu critiques sont éliminés sans état d’âme.
  • Les « agissements fallacieux dénoncés par le journaliste Christophe Dussanti » : malheureusement, on ne trouve pas trace de l’existence de ce journaliste sur le net.
  • La « manifestation devant le Tribunal de Commerce de Dijon » : l’impartialité mériterait de rappeler que cette manifestation a été initiée par Nicolas Miguet, un « analyste financier » lui-même fortement investi sur le titre d’après ses propres déclarations. Il a ainsi indiqué ce matin être confiant dans la décision du TC de jour et se renforcer à hauteur de 1000 à 1500 titres. Ce jour, le cours de l’action a bondi de plus de 10%. Enfin, un comptage a posteriori des manifestants montre qu’il s’agit essentiellement des salariés du groupe. 
  • Procédures judiciaires : elles aussi abondent. Des deux côtés, comme le prouve le jugement cité dans l’article initial.
  • Mais surtout, le fonds du problème : suite à sa procédure de sauvegarde, Belvédère a bénéficié d’un ré-étalement de sa dette. Jusqu’en 2019. Belvédère avait dans un premier temps accepté ce plan de sauvergarde, pour ensuite revenir dessus, en arguant pour des motifs de forme que la dette de ses créanciers n’était pas recevable. Et en remettant en cause le montant des intérêts à payer. A noter que dans les obligataires, on trouve aussi des particuliers, même si Belvédère aime à endosser l’image du petit coq français se battant contre « les fonds vautours ». Depuis, l’entreprise a « consigné » une partie des sommes dues. Mais les obligaires attendent toujours. Et le TC de Dijon, qui devait se prononcer, a mis en délibéré sa décision. Jusqu’au 4 avril, en attendant l’avis de la Cour de Cassation.

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