Je crains de ne pas pouvoir qualifier de raisonnement ce que vous écrivez. D’ailleurs, ce que vous écrivez n’a pas grand chose à voir avec l’article que j’ai écrit. Vous parlez d’un emprunteur personne privée, et non publique. Le sujet, c’est la monétisation des déficits et dettes publiques, pas le financement des acteurs privés par les banques.
C’est d’ailleurs une confusion très fréquente que font beaucoup de personnes de bonne foi, qui découvrent que le fameux adage « les crédits font les dépôts » et non l’inverse. C’est pourtant une constante universelle depuis la création de la banque moderne. Cela n’a rien à voir avec le financement des Etats, qui ne passe pas par le mécanisme bancaire, mais par le placement de leur dette directement auprès des investisseurs : les banques donc, mais surtout les épargnants (via les différents fonds et sicav, et en France surtout l’assurance-vie). Relisez mon article à ce sujet, il reste assez clair.
Mais bon, puisque vous parlez du monopole bancaire et de ses avantages, vidons la querelle. Entre les deux systèmes que vous proposez, il n’y a pas vraiment de différences. Pourquoi ? Car lorsque la Banque Centrale refinance les banques commerciales, elle le fait à un taux qui permet justement aux banques commerciales de vivre, d’assurer la « petite commission » comme vous dites.
Aujourd’hui, lorsqu’une banque commerciale accorde un prêt, elle crée de la monnaie ex nihilo, c’est vrai. Mais il ne faut pas croire que cela ne lui coûte rien. Tout simplement parce que les banques, du fait de la nécessité de respecter les contraintes réglementaires prudentielles et tout simplement d’assurer leur solvabilité, sont limitées dans la création monétaire. Autrement dit, si elles accordent un prêt à A, elles pourront moins prêter aux autres.
Ce n’est pas la seule raison d’ailleurs : A risque très bien de ne pas rembourser.
Au final, si vous prenez le coût d’immobilisation de l’argent (qui justifie l’intérêt), les frais inhérents aux banques (elles ont des employés, des locaux etc.), le risque de non-remboursement, il est évident que vos deux systèmes reviendront au même coût de 4%.
Bref, il faut un peu arrêter avec cette diabolisation des banques. Elles ne sont pas parfaites, et après la crise ont ainsi tenter de regagner sur les particuliers les pertes opérées sur les marchés financiers. C’est cela qu’il faut dénoncer, et je le fais tout autant que vous.
Vous savez, les banques ne gagnent pas tant d’argent que cela dans leur activité bancaire traditionnelle (octroi de crédits aux particuliers et entreprises). Les tarifs bancaires français sont d’ailleurs parmi les moins chers d’Europe (cf rapport Pauget-Constant), donc il faut arrêter les phantasmes.
Par contre, il est clair que la finance de marché et les activités spéculatives des banques, (là où elles gagnent beaucoup d’argent) doivent être mieux régulées.