@ Hermes
Vous avez raison, la science et la technologie « ne nous font pas progresser d’un pouce vers une meilleure qualité d’être », comme l’exprime Matthieu Ricard, mais il complète en précisant « à moins que nous ne décidions de porter spécifiquement nos efforts en ce sens », et c’est dans cette optique que l’EBR est envisagé.
La science est abordée comme un outil neutre, et c’est sa méthode qui est préconisée, méthode qui peut se résumer ainsi : "La méthode scientifique s’oppose aux partis pris, aux préjugés et
aux idées préconçues. Cette méthode exige que toute déclaration soit
vérifiée et que les chercheurs découvrent au moyen de l’expérimentation
ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Les scientifiques posent
la question suivante : « De quoi s’agit-il ? » Puis ils pratiquent des
expériences pour déterminer la nature du monde physique.«
En appliquant cette méthode dans le mode d’organisation de l’EBR, on assurerait certainement une façon infiniment plus rationnelle et efficace que par les seules méthodes partisanes, idéologiques et fondées sur des présupposés et des a priori, quand ce n’est pas sur nos émotions. Je crois que Spock ne me démentirait pas sur ce point
Ce qu’il faut pouvoir faire (ce n’est pas facile, je vous l’accorde), c’est jauger la proposition, non à l’aune de ce que produit la science et la technologie dans le cadre de notre société monétariste (paradigme de compétition, individualisme, profit, prédation et darwinisme social) : il est évident que dans un tel paradigme, la science produise des instruments pour renforcer compétition (conflits, guerres, violence, ...) ; il serait donc avantageux d’essayer de jauger la proposition dans un cadre où l’argent serait supprimé et les produits et ressources mis à disposition équitablement, avec tout ce que cela implique : on supprime la cause fondamentale de tous nos maux : l’argent, qui n’est pas une ressource, mais qui est rendu indispensable pour y a voir accès, et qui est lui-même rendu rare.
L’argent, c’est le paradigme de la rareté, il a besoin de créer et entretenir la pénurie, c’est donc un système complètement aberrant dans un monde où existe l’abondance !
En ce qui concerne le comportement des gens, c’est un point intéressant qui est abordé dans l’analyse faite dans le cadre de l’EBR. Nos comportements ne sont pas une fatalité : ils sont conditionnés par notre environnement, et donc, si l’on change l’environnement, on peut agir sur le comportement, bien plus efficacement qu’en mettant des gens en prison, par exemple : si l’on supprime les causes fondamentales qui mènent au crime, on a une action sérieuse pour diminuer celui-ci. Les lois et les sanctions ne résolvent strictement rien, on en a une expérience suffisante pour le constater.
Vous dites que je veux aller vite. Oui, vous avez certainement raison. Il y a peut-être une raison à cela : nous sommes, en tant que société, au bord du gouffre, et tous nous pousse encore vers ce gouffre. Il y a donc bel et bien urgence. Ne rien dire, ne rien tenter, ne rien proposer, serait pire que prendre le risque d’essuyer adversité, incompréhension, dépit ou indifférence.
Beaucoup ne cesse de dire »vous êtes fort pour critiquer le système, mais vous ne proposez rien de mieux". Ici, on a une proposition, et souvent, je vois une réaction de rejet. Réaction typique de la victime dans le trio infernal < bourreau - victime - sauveur > : la victime se plaint de son sort, mais refuse les solutions proposées, car ce n’est pas cela qu’elle souhaite ; ce qu’elle souhaite, c’est pouvoir continuer à se plaindre, car cela justifie l’attention que certains lui portent. Cercle vicieux inconscient, il est temps de se réveiller et cesser ces petits jeux.
Cordialement.