Concernant le fonctionnement interne des institutions :
tout d’abord, l’anglais N’EST PAS RECONNU OFFICIELLEMENT comme unique langue d’échanges européennes. Sa promotion se fait insidieusement, sous couvert des belles paroles sur le multi-, plurilinguisme, « l’Européen trilingue » et autres tape-à-l’oeil. Si les institutions ont décidé de fonctionner ainsi, qu’ils le disent haut et fort, qu’ils présentent leurs arguments et expliquent, pourquoi les accord signés ne sont pas respectés.
« C’est en fait la mesure la moins discriminatoire (même si elle n’est pas la plus juste. »
??? Demander des « native english speakers » pour des postes n’est pas discriminatoire ?.. On est face à la pire discrimination des toutes, celle de la naissance.
« à moins que vous ne consideriez la Commission européenne comme instance dirigeante... »
Officiellement elle ne l’est pas. Mais plusieurs choses dépendent d’elle, choses qui influent notre quotidien. Il suffit de voir l’affaire du logo... et ce n’est qu’une miette parmi tant d’autres. Je persiste à croire que les fonctionnaires doivent être qualifiés en d’autre chose que les langues, car une personne douée en langues ne l’est pas forcément dans d’autres domaines.
« On peut rêver d’une langue commune à l’Europe mais la réalité est autre et le continent connaît un large éventail linguistique »
Justement - c’est parce que l’Europe contient un large éventail linguistique qu’elle a besoin d’une langue commune, qui n’avantagerait personne. Je répète « commune », ou « auxiliaire », si vous préférez, et non « unique ». Car le tout-anglais, c’est la voie directe à la suppression de la diversité linguistique au profit d’une seule langue. C’est vrai aussi dans le cas où à la place de l’anglais se trouvait n’importe quelle autre langue ethnique.
« Les réunions du Conseil et du Parlement font l’objet d’interprétation simultanée. »
Elles ne sont pas assurées dans toutes les langues. J’ai lu pas mal de choses à ce sujet.
« En ce qui concerne, les rapports des institutions de l’Union européenne avec ses citoyens, comme je l’ai déjà écrit, il me semble fondamental que chacun de nous puisse s’adresser à ces institutions dans la langue de son choix (pour autant qu’il s’agisse d’une des langues officielles) et de recevoir une réponse dans la même langue. »
Je suis bien d’accord avec vous. Mais la réalité est toute autre. J’ai fait des essais et reçu des réponses en anglais, of course. Allez voir le site officiel de l’UE, section française, et voyez par vous-même le nombre des documents non traduits même en français, pourtant une des langues de travail !
Que l’on le veuille ou non, la façon dont fonctionnement les institutions se répercute sur tous les peuples. Et on nous force de fonctionner pareil, en favorisant l’anglais partout. Personne ne se préoccupe des simples citoyens, qui doivent pourvoir communiquer efficacement pour créer une structure supranationale que l’UE est suppose être. L’Europe est en panne, force est de le constater, parce que les citoyens s’en sentent exclus.
Je suis contre cette anglicisation de l’Europe. Je suis contre le fait que l’anglais soit imposé dans les établissements scolaires, qu’on le veuille ou pas. Je suis contre son apprentissage précoce, à partir de la maternelle. Je suis contre l’hypocrisie des institutions, contre leurs théories irréalisables et culpabilisantes, qui font en réalité la promotion d’une seule langue de l’Union, et en plus cette langue appartient au pays le moins européen. Je suis contre ce « pragmaitsme » élitiste et méprisant envers les autres membres de l’UE.
Une Europe - rouleau compresseur, je n’en veux pas. Et pourtant, l’idée était bonne...