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Commentaire de easy

sur La France et le monde : un gouffre d'erreurs, de stupidité et d'arrogance


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easy easy 28 février 2011 11:42



«  »«  »«  »Vu de l’extérieur de cette France qui n’apparaît plus que comme un pays de second ou de troisième rang maintenant, plusieurs facteurs concomitants peuvent expliquer ce Waterloo international qui n’en finit pas«  »«  »«  »«  »«  »

 
Sur le plan de sa surface géographique, la France est 48 rangs derrière la Russie

Sur le plan de sa démographie, la France est 21 rangées derrière la Chine

Sur le plan de son PIB, la France est au 5ème rang derrière les EU

Sur le plan de la langue parlée et par nombre de pays, pas par nombre de locuteurs, là le français fait fort. il est au second rang derrière l’Anglais.

Il y a donc comme un paradoxe, qui ne peut qu’aller en s’accentuant, entre le rayonnement culturel du français par la langue et sa puissance réelle.
Tant qu’il y aura une quarantaine de pays pratiquant le français comme langue officielle, le rayonnement de la France dépassera largement sa puissance objective, temporelle.

Car il y a de l’intemporel, du divin dans le facteur langue. Il sera difficile, pour ces 40 pays de changer de langue. Car si l’on change, à notre époque, ce serait pour passer à l’anglais. Alors quitter une langue à fondements coloniaux pour une autre aux mêmes fondements, serait tourner en rond. Pendant longtemps encore, la France serait-elle en loque, que ces pays parleraient encore français.

Ce décalage impossible à réduire, entre le rayonnement intemporel et la réalité temporelle va nous interpeler de plus en plus souvent. Car si le rayonnement culturel de la France recule, par exemple parce que nos politiques sont véreux, il restera néanmoins toujours étonnamment fort par rapport à notre valeur temporelle, réelle et matérielle.

Alors que sur les plans temporels nous ne pouvons que perdre des rangs tant nous étions haut placés avec le principe colonial, nous ne pouvons plus, pour gagner quelque rang, qu’exploiter à la rupture l’élasticité des éléments intemporel. 

En faisant donc appel au passé.
Régulièrement, nos diplomates et politiques, resservent le plat du passé à leurs interlocuteurs étrangers.
Rien, sur le plan objectif ne devrazit pousser un étranger à nous préférer, alors nous ressortons la rengaine de « notre très ancienne relation ; vieille amitié, bla bli bla blo »

Il est impossible, à un Français dépité de la perte de sa crédibilité internationale, de ne pas être passéiste. Il ne peut remonter quelque argument de défense ou de protestation, il ne peut s’indigner qu’en ressortant de ses cartons, les vieux chapeaux de ses arrières grands-pères.

Et ce dépit que provoque la perte de crédibilité de la France, n’est ressenti que par des Français. Les autres s’en tapent, évidemment.



Mais, pour un individu, fait de chair et d’un seul cerveau, quoi qu’en dise Carla, ça sert à quoi que la France soit crédible, qu’elle recouvre sa crédibilité du temps où ses canons faisaient la loi ?
A mon sens, ça ne sert qu’à compenser son propre déficit de crédibilité individuelle.




De nos jours, surtout à observer les jeunes de moins de 30 ans, sur quoi est fondé la crédibilité ou le prestige de l’individu ? Je dirais sur son rang au sein de sa web communauté et, si possible, sur sa réussite artistique ou d’entreprise. Pas sur le prestige de la France dans le Monde. Et seuls ceux qui échouent à tenir bon rang par leurs propres forces ou talents, cherchent à se récupérer par le biais du prestige national, par procuration. Etre descendant de Lafayette serait l’ultime diplôme des Français.

Pour schématiser, quand on a visiblement réussi, on est international, apatride. Quand on a échoué, on vire nationaliste.

En clair, quand un raté (au sens actuel donc) se rend à l’étranger et qu’il se voit traité, parce qu’il est fauché, comme un quelconque Bolivien, il se rappelle soudain d’un vague Voltaire, d’un vague Montesquieu qu’il n’a jamais lus mais il les évoque et les brandit afin qu’on le considére, espère-t-il, comme ses héritiers, voire ses dauphins.

C’est constamment, même sur AVox, qu’à défaut de parvenir à écire quelque chose de puissant et de contemporain, on fait référence à des morts illustres, ayant réellement été lus partout, mais on les exhume, on les dérange alors qu’on ne connaît d’eux que leurs noms, et encore.

Si nous ne sommes pas capables de nous passer du cadavre de Voltaire chaque fois qu’il est question de liberté de parole, c’est que nous n’avons rien ni dans le slip ni sous le chapeau.


La valeur éventiuelle de nos pères ne fait pas notre valeur. Surtout à nous qui faisons de plus en plus souvent procès à nos vieux pour leur fric ou parce qu’ils nous ont mis une baffe et que nous les abandonnons au moindre prétexte.

La vérité est que nous sommes devenus jeunistes. Alors nos arguments du Panthéon et de la Sorbonne ne sont pas crédibles.

Mais au fait, ce serait quoi être sincère vis à vis de nos ancêtres ? Ce serait assumer leur héritage en entier, sans faire de tri : ça c’est valable, ça frime, ça peut me servir, je garde ; ça c’est ringard, honteux, difficile à porter, je jette, je renie et je dénie.


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