hmmm...pas tout à fait vrai le « rien vu venir »...la question était plus de savoir quel serait le catalyseur : sur le « où » bien entendu sans capacité de prémonition difficile à cerner mais le « quand » lui pouvait être raisonnablement penser dans le court-terme...
problème étant que la dernière décennie a été passé au crible quasi-unique de l’islamo-terrorisme alors que dés son début elle annonçait la couleur : dans la première moitié, déjà des manifs, grèves épisodiques, mais récurrentes posait la question du social, du démographique et de l’économique : somme toute encore « souterrain » ou pas assez « virulent » jusqu’à un pic entre 2004/2006 notamment en Egypte mais aussi en Arabie Saoudite (pays qui risque de devenir intéressant : le vieux roi sénile étant de retour) mais un peu partout dans le monde arabe : du Maghreb au Machrek.
mais comme dit précédemment, l’ombre des tours du WTC a continué de porter tout au long de la décennie et la green light accordée pour cause de « global war on terror » aux régimes arabes a permis d’évacuer rapidement (et violement) toutes ces problématiques (combien d’individus aussi islamistes que des haré krishna ont ainsi été « traités » ces dernières années) il n’empêche que les signaux depuis le début des années 2000 étaient régulièrement dans l’orange et assez souvent dans le rouge.
au début de la décennie, ces vélléités révolutionnaires ont été tempérées (neutralisées) assez souvent localement avec soit changement à la tête du régime (exemple Maroc, Jordanie, Syrie...) soit aprés la terrible décennie en Algérie (on a surtout tenter de panser les plaies) soit avec des « ouvertures » épisodiques (Tunisie, Egypte, Golfe..) :
bref on a temporisé « par espoir du changement » (aujourd’hui le fatalisme a été abandonné) disons de 2000 vers 2006 mais les effets du 11/09, l’Irak ont vite inversé la vapeur dans la mi-décennie autant que de réels changements locaux : les régimes en place mettant les aspirations populaires diverses&variées dans la rubrique « islamisme/terrorisme »....
entre temps, une nouvelle génération (contexte démographique trés moins de 30 ans dans le monde arabe) est venue, a vu, et a conclu...vu l’impasse islamiste et le spectacle de l’Irak, l’Afghanistan (avec en mémoire la décennie sanglante algérienne), conclu sur l’impossibilité de réel changement en continuant d’accepter le coup du bon flic/bad cop des régimes en place selon l’humeur du moment et a opté pour l’effet de masse& de com et une voie « pacifique » (autant que l’absence de leaders « visibles » : les têtes-qui-dépassent ayant tendance à tomber trés rapidement de ce côté-ci du monde).
C’est cette génération (ou plutôt ces générations qui se suivent et se ressemblent (15/20>20/25>25/30) dans leurs aspirations, leur chômage, leur désespoir,mais aussi leur « soif de vie » propre au diktat hormonal à cet âge
etc...) qui est le fer de lance des mouvements en cours : et aucun pays arabe n’y échappera du moment que le « catalyseur » a lancé la réaction...