« Je crois que je ne comprendrai jamais vraiment le propos des feministes. »

Je suis un être humain avec un certain point de vue sur le monde. Ne pouvez-vous comprendre que ceux qui pensent comme vous ?

"Personnellement, je prefererais ne pas etre CONTRAINT d’avoir un compte en banque et ne bosser que pour la gloire de nos vies. Ainsi, je m’estimerais peut-etre d’avantage comme un homme. Pardon, un etre humain."

Nous sommes d’accord sur ce point. Mais c’est encore pire de n’avoir pas le DROIT d’en avoir un et être par défaut considérée comme un mineur, ce qui était le cas pour les femmes jusqu’il n’y a pas si longtemps que cela.

"Marche du travail, O toi le grand, le vrai, l’unique. O toi le seul capable de montrer la superiorite de ma rapacitude a la face du monde de mes copines loseuses restees au miserable crochet de leur cro-magnon salarie..."

Là aussi, nous pourrions être d’accord. Quand j’étais gosse, un salaire d’employé non qualifié permettait de faire vivre (petitement, certes) une famille. Maintenant, avec deux SMICs, t’es juste super juste. Donc, du coup, tout le monde se retrouve contraint de bosser. Sauf que 80% des boulots de merde mal payés sont occupés par des femmes. Si vous avez fait des stats, vous savez que cette répartition ne peut, en aucun cas, être l’affaire du hasard. vous pourriez me dire : les femmes sont moins douées que les hommes, moins qualifiées, donc c’est normal. Sauf qu’elles réussissent mieux leurs études...

L’autre point, c’est que, même si on est pas d’accord du tout avec le culte du travail, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, votre droit de vivre est indexé à vos revenus et, à moins d’être bien né, vos revenus, ce sont uniquement ceux de votre travail. C’est bien de compter sur un homme pour nous faire vivre, mais s’il change d’avis, nous faisons quoi, après, toute seule et complètement exclue du marché du travail ?

Moi aussi, je préfèrerais que l’on compte la valeur des gens autrement que par la dernière ligne de leur bulletin de paie.

"Mais moi j’attends que ca, le retrait du monde du travail salarie !!! D’ailleurs, j’ai franchi le pas, et pouf, ca va mieux, on a plus de temps pour accomplir des choses QUI ONT DU SENS ! Vu sous l’angle de l’accession au travail salarie, le feminisme est vraiment un combat d’arriere-garde... C’est un complice de l’esclavage moderne, le salariat : tu bosses quand je te le dis, au tarif en vigueur qui ne risque pas d’augmenter, tu fais du proselytisme pour ton employeur-eglise et surtout, surtout, tu fermes ta gueule  !"

On est super d’accord, mais pour l’instant, pour quelqu’un de ma classe sociale, sans boulot, c’est la misère. Mais sinon, on est vraiment super d’accord. Moi, ça fait 6 ans que je bosse à mon compte, mais je n’ai pas du tout l’esprit commercial, et pour faire ça, il en faut. Beaucoup !

"Mais nan c’est pas de votre faute. Enfin si, un peu quand meme... Si vous croyiez un peu moins le zeitgeist ambiant... Le mythe de l’executive woman avec 5 gosses et un mari beat de bonheur, moi, connais pas ! L’executive woman, c’est un charognard comme les autres, sinon elle serait restee « femme... executante »... ?!? (mouais ok, traduction discutable...)"

Le truc, c’est que les contraintes sociales imposées sont effectivement inconciliables. Cela dit, je pense que ça marche aussi pour les hommes. Sauf que, socialement, s’ils décident de se décharger des affaires domestiques pour réussir à tout faire, cela sera acceptable. Alors que si la femme décide de faire la même chose, ça fout la merde (d’où les 80% de taches domestiques pour les femmes).
Cela dit, vous avez raison de pointer la responsabilité féminine, que je ne nie en aucun cas puisque je dénonce un fait social. La représentation sociale, largement véhiculée par la société dans son ensemble (c’est à dire aussi par les mères, les copines, etc), c’est que si une maison est mal tenue, par exemple, c’est de la faute de la femme. Point. Le site Vie De Meuf est assez éloquent à ce niveau.

« Faudrait peut-etre creuser sur le »naturelle" bien que je refute le terme « domination masculine ». On ferait mieux de parler de responsabilites masculines et feminines, ca apaiserait deja les esprits.
Sinon, chez nous, dans notre CAMP masculin, nous sommes aussi assez divise sur notre propre « domination »... Notez au passage cette magnifique citation :
"Si mes enfants sont doues et talentueux comme leur pere et leur grand-pere pour devenir porno stars, je les encouragerai a fond !« ... de notre grand et large chef de guerre Rocco Siffredi... »

Partagez, partagez vos doutes !

"N’etes-vous donc pas capable de vous defaire, par vous-meme et surtout pour vous-meme, de toute cette pollution mentale qui vous (et nous !) fait croire que la carriere, la gestion de l’argent pour l’argent et les pseudo-libertees qui y sont liees, sont des valeurs respectables et de progres ?
Mais vous avez raison, ces valeurs menent au pouvoir futile et a la domination par l’exploitation, ce qui peut toujours servir... Provisoirement... et certainement pas pour l’eternite... et le bien de votre conscience."

Nous sommes totalement d’accord. Si vous me lisiez plus régulièrement, vous verriez à quel point. Mon propos, c’est que dans le cadre social tel qu’il est, il existe fort peu d’échappatoires à la dictature du travail. Ne me dites surtout pas que je suis âpre au gain et consumériste. Ceux qui me connaissent savent que je vis depuis des années sous le seuil de pauvreté, ce qui est extrêmement usant à la longue.

"Monolecte, j’ai l’impression que la semantique du feminisme reduit le champ de votre action et canalise votre fambloyante energie dans la mauvaise direction et sur la mauvaise cible.
Tapez donc sur ceux qui font les lois, qui se soumettent au systeme pour leur carriere, qui font allegeance a la religion du capital, bref, qui ne font finalement rien pour le progres social.
J’entends donc, taper sur leurs responsabilites civiles, juridiques et morales, pas sur leur sexe."

Mes écrits explorent largement le champs social et pas seulement la question de l’exploitation par le genre. Faut passer me lire sur mon blog, de temps en temps.

"Car, que font vraiment les quelques femmes au pouvoir (suivez mon regard vers Mme Alliot-Marie...) pour la tres fantasmee "condition feminine" a part demontrer par leurs pratiques que l’argent est finalement capable de pourrir tout aussi efficacement les deux sexes ?

Revelation : Monolecte, vous n’etes pas feministe, vous etes revolutionnaire. Et peut-etre meme d’avant-garde..."

Oui, je suis au courant  . Mais être révolutionnaire ne m’empêche pas de continuer à déplorer le traitement particulièrement indigne qui est fait aux femmes !

"Les feministes, c’est un peu comme des hommes sans bite qui courent apres tous les inconvenients des hommes avec bite, tout en sachant qu’ils n’en auront jamais les maigres avantages, vu qu’ils n’ont pas de bite... (ouais, c’est pas classe, mais ca resume)"

  Bien vu, mais mon problème n’est pas la bite, c’est le genre social. Les intersexués (ceux qui n’appartiennent pas aux deux genres socialement acceptables) sont encore plus mal lotis que les femmes, qu’ils aient un peu de bite ou pas.

"Un homme restera toujours le spectateur de la creation. L’unique, celle de la vie. La femme en est l’acteur. Tout du moins, j’espere encore..."

Non, pas d’accord, il y a des spectateurs dans les deux genres.

« A chacun sa merde. »

Encore moins !

« (je ne pense pas avoir »attaque« les femmes, ni »defendu« les hommes...) »

Mais de toute manière, pour moi, la condition féminine n’a pas à voir avec une guerre des sexes (j’aime les hommes, si, si !) mais avec un modèle de société.