Pareil. Moi aussi je naïvais que les « Parcs naturels » suffisaient pour protéger en tous cas les grosses et spectaculaires bestioles. Quelle déception !
Même s’il n’y a plus que très peu d’hommes portés sur le tuage d’animaux trophées, le cheptel allant lui aussi en se réduisant, chaque trophée devient à la fois de plus en plus rare et convoité. La fixation des chasseurs augmente, la compétition les presse. Le résultat ira forcément à l’extinction de toutes les bestioles rares.
Quoi qu’on fasse.
Il faudrait, je ne sais pas, en venir à poser que la chasse est aussi taboue que le cannibalisme pour que ça cesse. Mais c’est impossible. La chasse est tellement fondamentale de l’histoire humaine, elle a été tellement incontournable, elle le serait tellement à nouveau en cas de disette, qu’on n’en sera jamais totalement dégoûté.
Même si l’on tondait les bestioles rares, même si on les peignait en vert, même si on les marquait au plutonium, elles resteront, par leur rareté et leur sauvagerie, des trophées convoités par une poignée de névrosés de l’ultime chasse.
Au fond, voilà peut-être la solution. La seule. Faire de toutes les bestioles rares des bêtes domestiques, de compagnie. Quand un animal sauvage devient synonyme de vache ou de poule, il perd sa qualité de trophée.