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Commentaire de Hakim I.

sur Le CV anonyme : et on fait comment, maintenant ?


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Hakim I. (---.---.29.187) 10 mars 2006 11:36

Bonjour à tous !

Je m’exprime en tant que potentiellement discriminable, et ayant vécu ce genre de soucis. Très franchement, forcer un patron à m’embaucher en agitant l’épouvantail d’une loi anti-discrimination me rendrait assez mal à l’aise. Je vois très mal une ambiance de travail où les collègues vous perçoivent comme un « pistonné par l’état ». J’imagine d’ici les répliques éventuelles à la moindre petite faute « Voila ! C’est pour ça que j’en veux pas chez moi ! ».

On ne modifiera pas les mentalités par la loi. La discrimination se fait au jour le jour et de manières nuancées qui échappent à tout contrôle. Allons nous aussi légiférer contre les clients qui refusent une offre de service de la part d’un entrepreneur noir ? Un peu de réalisme pour l’amour du ciel ! Passer un entretien d’embauche en face d’une personne qui se sent piégée, cela ne m’interesse pas.

Ce que je sais, c’est qu’il y a un potentiel immense non exploité. Une fois que la création d’entreprise sera facilitée, la population visible (les têtes cramées comme on dit par chez moi) n’aura d’autre choix que de se prendre en main elle même. Ce processus a déja commencé. Une fois ce cap franchi, les clichés du « noir feignant » ou de « l’arabe voleur-casseur-violeur-terroriste-islamiste » seront plus ou moins effacés.

Permettez moi de rire quand je vois les premiers discriminants de ce pays défendre une loi de « l’égalité des chances ». On n’est vraiment mieux servi que par soi même.

Je ne vois pas de loi possible obligeant les gens à etre aimables ou tolérants. Les discriminations existent, je les vis presque au quotidien. Elles commencent dès le matin lorsque je sors de ma résidence (un maghrébin de 27 ans dans une résidence de haut standing à Nice c’est un peu comme un crachat dans la soupe) où je n’ai même pas droit à un « Bonjour ! » de mon voisinage.

Mais il y a longtemps que j’ai refusé d’être une victime.

Je cite ZEBDA « Le respect ne s’est jamais donné mais pris ».

Pour ma part, étant d’un tempérament positif, je prends les choses de la manière suivante : je discrimine les entreprises qui ne veulent pas de bazanés dans leurs équipes. Au moins on sera KIT...

Créeons nos propres businesses et que le meilleur gagne. Je pêche peût-être par communautarisme, mais la situation fait que toute solution d’émancipation est bonne à prendre. S’il faut attendre l’évolution des mentalités, alors je postule dès demain pour un poste de manutention (poste honorable comme tout autre).

Cordialement à tous.


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