Autant il nous donne pour acquis le fait que, par conséquent, la monarchie chretienne c’était mieux, sans trop nous expliquer pourquoi.
Je ne suis pas sûr qu’il dise aussi clairement que la monarchie chrétienne était mieux que la République. Il effectue un détricotage du mythe fondateur de la République : absolutisme du pouvoir royal pas si absolu que ça ; l’école obligatoire n’a pas été inventée par Jules Ferry mais les paroisses de l’Ancien Régime avaient obligation de fournir une instruction aux enfants ; mythe du soulèvement populaire alors que cette version ne tient pas compte des Vendéens, et que l’effondrement de l’Ancien Régime s’explique bien par divers facteurs : effritement du socle idéologique et philosophique de l’Eglise par l’intérêt supérieur que représentent les Lumière par rapport à la scolastique, activité de différents réseaux et groupes de pression, motivés par cette même philosophie des Lumières, etc.
Au final, ce que Soral propose, c’est une relecture de l’Histoire, prenant en compte la totalité (car la réalité, c’est le Tout). Il n’y a pas une lecture réactionnaire de l’Histoire et une lecture révolutionnaire, entre lesquelles il faudrait choisir son camp, mais il est temps d’inclure dans notre lecture des évènements de la Révolution aussi bien le point de vue de de Maistre que celui de Robespierre. La vision d’une Eglise marchant main dans la main avec les rois de France pour imposer une main de fer sur le pauvre peuple est à nuancer, de même qu’il faut oser comparer les promesses de la Révolution avec ce qu’elle a réellement apporté.
J’ai trouvé que dans ce livre Soral ne donne pas beaucoup son avis, contrairement aux autres ouvrages où il poussait pas mal de coups de gueule. Par exemple, sur la Franc-Maçonnerie, on sent bien qu’il la tient dans une certaine admiration tant qu’elle restait une association d’esprits libres, dont Kipling qu’il cite, par exemple. Il en a moins lorsque ce mouvement regroupe des hommes voulant se rapprocher par là des réseaux de pouvoir (qu’il n’a plus, selon lui).
Un livre plus subtil qu’il n’y paraît à première lecture, même si l’écriture reste légère.