Bonjour,
C’est un peu compliqué tout ça. Il me semble que les réponses à l’emporte-pièce ne sont pas une solution. En essayant de rester serein, logique et global, voici mon opinion.
Selon moi : non, la France n’a pas besoin d’un débat sur l’islam, et oui, la France a besoin d’un débat sur la laïcité. Pourquoi ? Par exemple, parce que le concordat de 1801 signé par Napoléon Bonaparte n’a toujours pas été aboli, et qu’il établit de fait une inégalité territoriale devant la loi. Par exemple, parce que notre Président de la République actuel n’adopte pas le comportement de totale neutralité qu’il devrait avoir dès lors qu’il se tient dans l’espace public. Par exemple, parce que certains musulmans prient dans la rue et troublent ainsi l’espace public.
De tous ces problèmes et de tous ceux que j’ai oubliés, quels sont ceux qui ne trouvent pas de réponse dans la loi de 1905 ? Voici à mon sens la seule vraie question. La situation serait-elle réglée si on se contentait d’appliquer fermement la loi de 1905 ? Cette dernière est-elle toujours adaptée à notre société ? Doit-on la raffermir, la ramollir ou l’adapter ? Cette question est d’une importance capitale, et elle mérite un débat.
Mais faire des lois au coup par coup, telle que la loi sur le voile à l’école ou la loi sur la burqa, c’est une démarche de courte vue, qui ne cherche en rien à régler le problème de fond. Oui, je pense sincèrement que ce genre d’attitude politique stigmatise la partie musulmane de notre population et apporte son lot de voix au Front National, ce qu’à titre tout à fait personnel je me permets de regretter.
En revanche, un débat sur la laïcité ? Dès lors qu’elle est bafouée à tous les coins de rue, et jusque par son plus haut garant devant les français, compte tenu du fait qu’elle est un des fondements de notre pacte républicain, alors oui, il faut absolument en débattre. Que chacun dise ce qu’il a sur le cœur, que les extrémistes de tous poils se dévoilent, que les véritables hommes politiques et citoyens républicains de tous bords les relèguent au rang de la ringardise qu’ils méritent, par la puissance de l’argumentation et des idées. Voici le seul moyen de les ralentir dans leur course effrénée à l’aliénation de l’homme.
Ceci étant dit, loin de moi l’idée de penser que ce problème soit le seul que nous ayons à débattre. Régler nos autres et nombreux problèmes nous aiderait d’ailleurs sûrement dans notre combat contre l’intégrisme.