Victime
Je vois ce mot apparaître et j’ai trop envie d’en parler.
Passons sur « victime de tremblement-de-terre » . Passons sur les catastrophes naturelles.
Allons plutôt sur les catastrophes individuelles non méchantes (décès accidentel ou par maladie ou par vieillesse d’un être cher et indispensable) et sur les catastrophes individuelles d’origine méchante ou répressive (coup de poing dans le nez, viol, vol, prison, torture..). Dans tous ces cas, puisque la personne se retrouve à subir et à subir quelque chose de pénible, le qualificatif de victime peut s’appliquer à elle, si l’on est très large.
Cette victimisation (dans le vocabulaire en tous cas) est si large que finalement, tout individu peut se dire victime, sinon d’un voisin teigneux ou du fisc, au moins de moustiques, de grêle ou de virus. Ca dévalorise ou vulgarise tant cette désignation, ce titre, qu’il ne vaut plus grand chose aux yeux de la personne qui aurait bien besoin d’énergie pour se relever.
Ainsi, quand bien même on reconnaîtrait à la victime d’une arnaque son statut de victime, ce n’est pas cela qui va la consoler.
Je sais pour l’avoir entendu mille fois comme vous qu’il se dit que la reconnaissance du statut de victime vaut à celle qui en bénéficie, une délivrance.
Hélas, on a bien vu que la personne effondrée se sentait coupable alors on a eu le réflexe de considérer que le statut de victime (qui semble valoir sens inverse) la sortirait de sa culpabilité.
On est allé trop vite. Ce n’est pas la culpabilité qui a poussé Primo Lévi ou Leslie Cheung à se suicider. Leur accorder le statut de victime ne les aurait aidés en rien. Etre déprimé ce n’est pas se sentir coupable. On peut se sentir très coupable et l’être vraiment, tout en ressentant fortement le droit et même le devoir de vivre (Cf Mission)
Ce qui nous mine le plus c’est l’impression que nous n’avons pas droit à une place sur Terre. C’est cela qui nous donne l’envie d’en partir, le plus vite possible.
Se sentir à sa place sur Terre, voilà le truc important qui doit venir des parents et si possible de l’environnement proche. Car les plus lointains émettent très souvent des messages qui nous disent « Casse-toi pov con » ou « retourne à la mer ». Yaka voir sur ce site.
Et à force d’entendre des « Casse-toi’ on est cassé. Surtout si l’on n’a pas été très bien accueilli par ses parents, par ses proches. Surtout si l’on trimbale depuis l’enfance un doute sur notre bonne place en ce monde.
Chaque village pourrait afficher »Bienvenue à tous« en lettres gravées dans l’airain ou le marbre, à ses entrées.
Aucun village ne le fait.
Lorsqu’une banderolle annonce à peu près ça, elle limite la période ou restreint l’accueil à une cible particulière.
Chacun tient à pouvoir rejeter qui il veut quand il veut. Chacun tient à pouvoir trier, sélectionner, discriminer.
Jamais une commune ou un pays ne s’engage à faire tout le temps bon accueil à n’importe qui.
Chacun de nous comprend, vers 15 ans, qu’il n’est jamais bienvenu partout et tout le temps. Les rares qui se sentent bourrés de trésors peuvent considérer qu’au vu de ce qu’ils apportent ils seront forcément acceptés tout le temps et partout, mais ceux qui se sentent les mains vides en doutenbt. Et celui qui doute déjà d’être le bienvenu, s’il entend une seule fois »Casse-toi« , il peut s’effondrer.
Comment un psy pourrait-il relever à lui seul un individu qui ne se sent pas le droit de vivre, alors que ce qui compte le plus pour chacun de nous c’est l’accueil que nous réserve ou que nous promet le genre, la classe, le clan, le village, le peuple, la masse ?
Nous le savons très bien que c’est l’accueil de la masse qui nous importe puisque nous lançons non pas »Je te trouve con« mais »T’es con« ; nous ne lançons pas »Je ne veux pas de toi« mais »On ne veut pas de toi« . Dans toute attaque, nous cherchons à ruiner profondément l’autre. Alors nous gonflons notre importance, notre autorité, nous nous faisons boeuf et nous insultons au nom d’un »On« valant »Nous tous".
Examinons les insultes, leur construction, leur mécanisme et nous saurons tout de l’Homme.
13/03 21:51 - le journal de personne
Je vous parle de fraternité Et vous me renvoyez à la dure réalité Aux plaques tectoniques de (...)
13/03 14:21 - Crab2
Paroles de rescapés Ensemble textes et images sur : http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive
13/03 10:30 - easy
Je trouve cette chanson valable, son illustration aussi. Suggestions ? Allez, suggestions : (...)
13/03 09:59 - easy
Bin voilà Hommelibre, je partage exactement le même point de vue que vous. Nous nous trouvons (...)
13/03 00:34 - hommelibre
Easy, la question des juifs en diaspora et des persécutions qu’ils ont vécues pendant des (...)
13/03 00:18 - easy
@ Annie, Pardonnée sans problème. Le cas des gens affamés par les nazis ou obligés de vendre (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération