A jaja,
Vous reprenez pour l’essentiel de votre argumentation un leitmotiv des lepénistes qui sévissent actuellement sur le net : Mélenchon serait là pour ramener les déçus du PS au bercail, donc voter Mélenchon, c’est voter PS, ben voyons.
D’abord, nul ne croit, à commencer par Mélenchon lui-même, qu’il suffirait qu’il appelle à voter PS au second tour pour que les gens le fassent (et même si on avait DSK/Le Pen). Beaucoup de militants du PG ont quitté le PS, dégoutés par ses trahisons, vous croyez vraiment que c’est pour souhaiter que ses dirigeants retournent dans un gouvernement PS, comme label rouge ?
Ensuite, bien que vous vous en défendiez, vous êtes tout à fait dans l’angélisme politique en justifiant votre refus de toute alliance avec un front de gauche élargi parce qu’il y aurait là des gens impurs parce qu’ils ont fricoté avec le PS. Ne pouvez vous comprendre qu’il y a principalement au FdG des gens qui en ont marre que le PS monopolise la gauche alors qu’il n’a plus rien de gauche ? En conséquence il ne peut y avoir de changement dans ce domaine que si la gauche de gauche se rassemble pour être en position non de gouverner seule mais d’imposer sa politique au PS !
Le but est de parvenir à constituer une alliance qui dépasse le PS en termes de voix pour permettre à la vraie gauche, non de refuser toute alliance « contre-nature », mais de mettre en place une politique anti-capitaliste. Si le PS est en position secondaire derrière la gauche véritable, peu importe de s’allier avec lui (et il faudra le faire pour gagner), il ne sera plus en mesure d’imposer sa préférence sociale-libérale. Comprenez vous ?
Empêcher cette nécessaire union, c’est tout faire pour maintenir le statu quo : ainsi on aura toujours le PS pro-capitaliste comme seule alternative possible à la droite extrême voire à l’extrême droite. Si le NPA rejoint le FdG, il pourra aussi peser pour permettre d’éviter que des dirigeants du PC aillent servir la soupe au PS. Il faudrait que vous compreniez au NPA que la politique n’est pas uniquement une affaire de pureté morale mais aussi et surtout une question de rapport de force. En maintenant la gauche de gauche dans la division, vous concédez la force au seul PS et par conséquent au capitalisme. C’est donc vraiment cela que vous voulez ?