Très intéressant sujet. Merci.
Il ne serait pas permis d’être zen ou de rester zen (deux choses différentes entre lesquelles il y aurait beaucoup à dire) face à la désolation des autres ou face à la fin de tout (et là encore il y a à dire entre ces deux cas).
En gros, plus on a laissé jaillir un sentiment, plus on s’est exprimé et prononcé, plus on souffre que les autres ne partagent pas cette direction.
Quand on explose de rire, on est contrarié de n’avoir pas entraîné les autres dans son sillage panurgique.
Quand on veut se reposer on ne supporte pas que les autres ne passent pas eux aussi en mode veilleuse.
Quand on se sent euphorique on en veut à ceux qui n’ont pas envie de sortir danser.
....
Alors c’est bien ou pas bien de panurger aux sentiments exprimés les plus éclatants ?
C’est bien pour réaliser le ciment social et calibrer le zéro du fou (quand on est souvent seul à rire , on est à tendance schizo) mais il est indispensable qu’il subsiste des ilôts de résistance à l’unimisme.
L’unanimisme absolu c’est le paradis et le paradis c’est mortel.
Il doit y avoir friction (ou désaccord ou dysharmonie) entre nous. Nous avons besoin de frictions au sein de cohésions.
Il existe des moments admirablement orchestrés pour que 80 000 personnes aient le coeur qui bondisse à la même fraction de seconde (sur un stade par exemple). Et fort heureusement, quand une masse panique majoritairement, il vaut mieux qu’il y en aient qui travaillent leur zénisme pour éteindre les incendies ou transporter les blessés sous les bombes.