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Commentaire de Kalevala

sur Santé, bientôt le 30 Avril 2011


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Kalevala 21 mars 2011 19:30
Les blocages de la situation française découlent de l’inavouable – et inavouée – mise sous tutelle étrangère du peuple français

En se fondant sur ce que nous enseignent plus de mille cinq cents ans d’histoire, l’UPR rappelle que le peuple français n’a jamais admis durablement que s’exerce sur lui un pouvoir d’origine étrangère ou dont il ne reconnaissait pas, au fond de lui-même, la légitimité.

Or, quelle que soit la présentation avantageuse, futuriste, utopique, ou édulcorée que l’on tente d’en faire, il est incontestable que, du fait de l’inexistence d’un peuple européen, l’Union européenne a précisément pour effet de soumettre les Français à un pouvoir d’origine étrangère, d’essence oligarchique, et non élu, dont, au fond, ils ne reconnaissent pas la légitimité. Toute l’histoire de France nous invite donc à comprendre que cette soumission ne peut être que transitoire. Elle n’est pas viable à long terme.

Si les Français ont parfois donné l’impression d’acquiescer à la «  construction européenne », notamment lors du référendum sur le traité de Maëstricht adopté sur le fil du rasoir, cet accord apparent n’a jamais été obtenu que dans des conditions ambiguës, par une intense pression psychologique menaçant nos concitoyens des pires conséquences en cas de refus. Jamais les Français n’ont été avertis, avec franchise et honnêteté, des conséquences négatives très concrètes qu’entraîneraient les transferts massifs de souveraineté auxquels on les sommait de consentir dans la hâte et l’imprécision, comme s’il s’agissait d’une bagatelle. Jamais nos compatriotes n’ont par exemple été mis en garde, de la façon explicite et solennelle qui convenait, sur le fait que, dorénavant, les grands choix stratégiques sur l’avenir de la France, en matière de politique étrangère et de défense nationale, dans les domaines sociaux, économiques, monétaires, environnementaux, etc., ne dépendraient plus de leurs votes. Et que, même s’ils se révélaient néfastes (comme nous le constatons bel et bien aujourd’hui), ces choix décisifs leur seraient continûment imposés, de l’extérieur, par les conducteurs d’un attelage absurde, regroupant bientôt une trentaine d’États, où l’influence de la France est devenue marginale tandis que celle des États-Unis d’Amérique, par leurs relais d’influence, y est désormais écrasante.

Accablés par une propagande incessante leur enjoignant d’admettre que la « construction européenne » est tout à la fois une œuvre de paix, une fatalité historique, une nécessité politique, une urgence économique, une avancée sociale, une exigence morale et l’on en passe, les Français ont fini par ne plus imaginer que l’on pouvait fort bien examiner cela de plus près, démontrer le contraire, et s’y opposer.

Mais, dans le même temps, les Français n’ont jamais imaginé non plus que leurs élus ne décideraient plus des choix stratégiques de la France. De même qu’ils ne conçoivent pas un instant qu’il soit possible que les 26 autres États auxquels on les a mariés, pour la plupart sans leur consentement, puissent constituer des majorités dictant au peuple français des décisions que celui-ci refuse.

La résultante de ces contradictions est une vaste confusion des esprits, qui va d’ailleurs en s’aggravant au fur et à mesure que l’évidence des faits amène les Français à dresser des constats exactement inverses aux promesses mirobolantes qu’on leur a égrenées depuis tant d’années :

  • on leur avait assuré que « l’Europe c’est la paix »  ? Mais ils constatent que l’Europe veut entraîner la France dans des coalitions guerrières aux côtés des États-Unis pour mener des guerres qui violent le droit international, comme en Irak par exemple.
  • « l’euro, c’est plus de croissance et plus d’emplois » ? Mais la zone euro est continuellement la lanterne rouge mondiale de la croissance et de l’emploi.
  • « l’Europe, c’est la prospérité » ? Mais le pouvoir d’achat stagne ou régresse et les perspectives d’avenir n’ont jamais paru aussi sombres.
  • « l’Europe nous permettra de bâtir des champions industriels face aux États-Unis et à la Chine »  ? Mais la Commission européenne empêche toute mesure de protection comparable à celles que pratiquent allègrement les États-Unis ou la Chine, elle favorise le rachat de la sidérurgie par des intérêts indiens, elle trouve normales et même favorise les délocalisations et la destruction de pans entiers de nos industries, comme le secteur textile, celui du meuble, du jouet, des lunettes, etc. etc.
  • « l’Europe, c’est plus de garanties sociales » ? Mais la Commission européenne juge bien fondées les délocalisations vers les pays à très bas coûts de salaires et refuse toute harmonisation sociale et fiscale au sein de l’Union européenne, favorisant ainsi ouvertement le dumping social et fiscal le plus éhonté.
  • « l’Europe, c’est une meilleure maîtrise des flux migratoires »  ? Mais les Accords de Schengen ont au contraire aboli tout contrôle aux frontières et transformé notre pays en une passoire où entrent sans contrôle les hommes et les marchandises.
  • « l’Europe favorise notre agriculture » ? Mais Bruxelles a programmé la quasi-disparition de notre agriculture traditionnelle.
  • etc.
Un formidable quiproquo est au cœur de la crise politique en France

En résumé, une propagande incessante interdit de faire un bilan critique de la construction européenne et rend a fortiori sacrilège toute idée de remise en cause, mais ses résultats de plus en plus désastreux dans tous les domaines empêchent décemment tout motif de satisfaction.

Ainsi s’est noué, au fil des décennies, un formidable quiproquo. De l’extrême-droite à l’extrême-gauche, il ne se trouve certes pas un seul responsable politique qui ose se déclarer contre le principe même de la construction européenne. Mais, sur tout l’éventail politique, il ne se trouve pas non plus un seul responsable politique qui se déclare favorable à l’Europe telle qu’elle existe. On a d’ailleurs pu le noter lors de la campagne pour le référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne. Car, chose insuffisamment relevée par les observateurs, si les partisans du Non affichaient explicitement leur refus de l’Europe telle qu’elle existe, les partisans du Oui affichaient implicitement le même refus puisque l’argument qu’il avançaient était que cette Constitution apporterait enfin les changements nécessaires (« votez Oui pour une Europe qui marche », « Oui à l’Europe sociale », etc.).

En somme, tous les responsables politiques français se déclarent pour le principe de la construction européenne et contre la manière dont on constate qu’elle se déroule.

Pour tenter de résoudre cette contradiction, chacun se proclame invariablement pour une « autre Europe » et laisse miroiter, devant des électeurs de moins en moins crédules, que cette « autre Europe » serait en quelque sorte une France en plus grand.

Mais aucun ne précise que cette séduisante perspective n’est qu’un vœu pieux qui restera sans aucun effet. Car ce n’est ni par hasard ni par inadvertance que l’Europe est telle qu’elle est. C’est parce qu’elle est la résultante de 27 intérêts nationaux antagonistes et que la France, avec désormais un Commissaire sur 27 (soit 3,7%) n’est tout simplement plus en mesure de faire prévaloir son point de vue, ses valeurs et ses intérêts dans un cénacle où les pays alignés sur les États-Unis sont très majoritaires.

L’UPR estime que c’est justement dans cette schizophrénie politique généralisée que réside le principal point de blocage de la situation française. Parce qu’ils ne veulent pas, ou n’osent pas, aller jusqu’au bout du diagnostic et du nécessaire rejet en bloc de toute construction européenne, les partis politiques français dans leur ensemble ne peuvent donner à l’opinion publique et aux medias qu’une impression confuse et désastreuse pour la démocratie : celle de critiquer l’Europe, mais d’en approuver le principe, tout en n’ayant – pour rendre ses résultats plus attrayants pour les Français – aucune proposition qui puisse recueillir l’accord des 26 autres Etats-membres.

Du coup, l’ensemble de la politique française devient incohérente et perd toute puissance de mobilisation, laissant grande ouverte la voie libre à tous les extrémismes. Il est donc vital de clarifier la situation politique française en créant un parti dont le but essentiel est de dénouer le quiproquo.

http://www.u-p-r.fr/charte-fondatrice


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