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Commentaire de Rousquille

sur Arrivée de la contamination en France métropolitaine ?


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Rousquille Rousquille 26 mars 2011 01:49

Toutes les tragédies appellent de nos jours des théories du complot plus ou moins plausibles. En voici une—sinistre à souhait—à propos de l’accident nucléaire de Fukushima. Elle a été conçue par des internautes chinois qui l’ont largement répandue sur la Toile sinophone.

Selon cette légende –au sens étymologique du mot : ce qui doit être lu—des faits, ce qui se passe aujourd’hui au Japon serait avant tout le fruit amer d’une erreur humaine. Disons de la perversité nippone, si l’on se place du point de vue plutôt haineux des Chinois qui ne sont pas près d’oublier les atrocités commises en Chine par l’Empire du soleil levant. Il s’agirait, ni plus ni moins, d’un essai nucléaire ultra-secret qui a très mal tourné.

Que s’est-il réellement passé ? Le 9 mars, lorsqu’une première secousse de 7,4 dans l’échelle de Richter a été enregistrée au large du Japon, l’armée japonaise aurait fait exploser une bombe. Ce premier séisme, qui a été complètement éclipsé par sa séquelle cataclysmique, aurait provoqué des réactions telluriques imprévues, dont la plus catastrophique, celle dont tout le monde parle : la 9,9 du 11 mars, du jamais-vu depuis un millénaire selon les experts.

La radioactivité suspecte devant être masquée à tout prix, les autorités japonaises auraient ensuite provoqué —ou laissé faire—les « accidents » de la centrale de Fukushima. Et se seraient donné deux jours pour faire disparaître les traces de leur crime et réaliser en catimini leurs manoeuvres de diversion—l’orchestration de l’accident de la centrale de Fukushima—délai pendant lequel toute aide étrangère, toute inspection de l’AIEA ont été effectivement refusées.

Les internautes chinois s’appuient dans leur analyse sur le maelstrom insolite du 11 mars, qui serait le signe de l’effondrement du tunnel sous-marin qui aurait servi aux essais nucléaires, sur l’exposition à de fortes radiations du porte-avions Ronald Reagan situé à une centaine de kilomètres des côtes japonaises et sur des déclarations récentes du maire de Tokyo affirmant que le Japon répondrait à la menace chinoise par l’arme nucléaire, qui font suite à d’autres propos du même genre, tenus par divers politiques nippons, en réponse à la menace nucléaire nord-coréenne.

Les tenants de cette théorie, qui trouvent invraisemblables les défaillances de la centrale de Fukushima, soutiennent aussi que les centrales nucléaires japonaises sont conçues principalement pour produire des bombes—et secondairement pour fournir de l’électricité, ce qui semble être un secret de polichinelle au Japon. C’est pourquoi la plupart sont d’un niveau technique obsolète, les réacteurs des première et seconde générations donnant plus de matières fissiles pour des bombes (la centrale de Fukushima utilise comme combustible un mélange d’uranium appauvri et de plutonium, le MOX, particulièrement utile, paraît-il, pour la confection d’armes nucléaires). Les Japonais auraient ainsi accumulé au fil des ans de quoi fabriquer 4.000 ogives nucléaires, une réserve plus que suffisante pour tenir tête le moment venu à la Chine ou à son vassal turbulent nord-coréen, auteur d’essais nucléaires en 2009 et détenteur d’une dizaine d’ogives à ce jour.

Qu’un essai nucléaire raté soit à l’origine des événements tragiques que nous connaissons semble une idée au mieux fantaisiste, au pire scandaleuse. On peut la trouver tout à fait inutile au point de vue du fameux rasoir d’Occam : un tremblement de terre au Japon, zone qui s’agite naturellement sans l’aide de l’homme et de ses folies, suffit amplement pour tout expliquer. Néanmoins, cette théorie chinoise du complot a le mérite de nous rappeler la question de la prolifération des armes nucléaires dans cette partie du monde.

Peut-on imaginer que le Japon voie son voisinage se hérisser de missiles nucléaires sans réagir et compte éternellement sur le bon vouloir d’un allié américain dont la fidélité est notoirement sujette à caution ? On sait qu’Israël possède une réserve appréciable et secrète d’engins nucléaires (200 bombes selon les estimations) ; en septembre 1979, cet Etat aurait procédé à un essai nucléaire dans l’Océan Indien connu sous le nom d’« incident Vela ». Serait-il vraiment impossible que le Japon fût dans le même cas ou tendît vers une position analogue d’acteur nucléaire masqué ?

P.-S.









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