Bon article. Il n’est pas facile de parler de l’art contemporain. Tout de suite on vous jette dans le camp des ringards. C’est comme une défense d’échecs qui se met en place en deux ou trois coups, depuis que les critiques se sont ridiculisés avec leur position sur le salon des impressionnistes.
Bien vite, ils ont retenu la leçon.
Ils s’extasieront devant tout ce qui est nouveau, quitte à prendre l’extincteur installé dans un coin de la salle d’expo pour une œuvre d’art.
Au début du siècle dernier, Dorgelès avait ridiculisé les critiques s’extasiant devant l’art abstrait en organisant une exposition d’art moderne qui avait été louangé. Avant de révéler que c’était un âne peignant avec sa queue trempée dans des pots de peinture, et qu’on avait excité avec une carotte qui avait réalisé tous ces chefs d’œuvre...
On ne lui pardonna pas ce genre de choses.
Qui oserait se moquer des chefs d’œuvre montrés par Pineau, et quelques autres milliardaires. Leur prix exorbitant ne représente t’il par leur valeur ?
Impérialisme du marché qui détermine les gouts, et qui à l’instar du prix des prostitués, déterminerait la beauté des filles ? Parallèle douteux, sans doute, mais peut-être faut-il faire comme eux, choquer pour secouer les esprits.
Du reste, l’art contemporain parvient t’il à choquer encore quelqu’un ?
Le scandale s’essouffle. L’ennui est tout près.
A force de remonter sa jupe, la pauvre fille n’a plus rien à montrer, et le monde est triste.
Le seul scandale possible, c’est peut-être de se mettre en scène sur un de ces plateaux artistiques, et indiscutables, tel Venise, demain Agra, Versailles, Florence, et de planter son décor en carton pâte en plein milieu pour jouer sa petite production mégalomaniaque.
Quel est le message délivré, sinon celui-ci : J’ai l’argent, le pouvoir, et je proclame à travers ceci ma puissance sans mesure.
On vous met à la porte si vous ne venez pas en habit de soirée le soir de la première ?
Moi je m’en fou ! je peux venir à poils, pas rasé, dans un jean crasseux.
On me trouvera génial.
Les valets tireront même leur révérence, et s’extasieront.