Bonsoir Olivier,
Je doute fort que les Japonais remettront en cause leur politique énergétique après Fukushima car si déjà certains de leurs dirigeants sont capables de refuser, dans les moments d’extrême urgence, l’aide internationale par pur orgueil, je les imagine mal, quand tout ça sera derrière nous tous, prendre la décision de sortir du nucléaire. Il y a encore plein de centrales de type Tchernobyl dans l’ex URSS, et ça ne fait pas si longtemps que la centrale elle-même a été fermée. Quand on pense qu’après l’accident du réacteur 4, les autres réacteurs ont été maintenus en activité pendant de nombreuses années !! Comme si de rien n’était ! Un histoire de fous.
C’est incroyable évidemment que les Japonais aient choisi l’énergie nucléaire. Pays sismique, sujet aux tsunamis (le terme n’est pas d’origine japonaise pour rien !), et en plus pays ayant profondément souffert d’avoir reçu deux bombes atomiques sur le coin de la figure. Certes, une centrale atomique ce n’est techniquement pas la même chose qu’une bombe, et d’ailleurs je ne pense pas que les gens en général soient contre le nucléaire parce qu’ils confondent les deux, mais on peut faire le rapprochement lorsqu’on pense aux risques énormes que cela comporte de mettre en les mains d’êtres humains, avec leur fierté, leur cupidité et j’en passe, des technologies qui les dépassent totalement, et dont ils refusent de prendre en considération les effets sur le long terme.
On se demande en effet pourquoi on aurait peur que nos centrales soient auditées par des groupes internationaux indépendants ! Au fait, si certaines d’entre elles « ne passent pas les tests », alors elles seront fermées. Très bien, bonne décision, et j’espère que la promesse sera tenue. Seulement, j’aimerais en savoir plus long sur ce que signifie « ne pas passer le test ». Il est supposé se passer quoi exactement, dans ce cas là ?
Ceux qui disent, en parlant de sortir du nucléaire : « alors c’est revenir à la bougie » sont caricaturaux. Il n’est pas non plus question de sortir du nucléaire demain matin, de fermer toutes les centrales demain, même si c’est techniquement possible, on n’a pour l’instant pas grand-chose pour remplacer. Il faudrait fermer les centrales progressivement, je sais pas, une par an, une tous les deux ans, au rythme où l’on instaure en parallèle des énergies de remplacement. Mais il faut investir, pour des énergies de remplacement… Alors c’est plus simple de garder les centrales ouvertes encore dix ans, vingt ans, en pariant sur leur bonne étoile pour que rien ne cloche d’ici là, et puis après… bah ! On verra bien ! Dix ans, vingt ans, c’est loin… Ben non, c’est pas loin du tout, et on sera surpris de constater à quel point le temps passe vite.
Et à ce moment là, nos centrales seront pitoyablement vieillies, et on n’aura toujours pas injecté le moindre kopeck dans la recherche et la mise au point d’énergies renouvelables. On va prendre le problème à zéro dans vingt ans, au lieu de le prendre à zéro maintenant, justement quand c’est le bon moment pour le faire.
Au fait, si c’est de l’uranium qui fait fonctionner le nucléaire et que l’uranium provient de mines, je suppose que ce n’est pas une ressource inépuisable sur cette Terre ? Pas plus que le pétrole ? C’est fou de penser que depuis la révolution industrielle, on est devenus totalement dépendants du pétrole, d’une part, et maintenant de l’énergie nucléaire. Pas question de revenir à la bougie évidemment, mais le problème c’est que pour beaucoup de pronucs sortir du nucléaire signifie, quelque soit l’énergie choisie, revenir « en arrière ». Alors qu’il s’agit justement d’aller de l’avant ! Chercher, inventer, trouver de nouvelles sources d’énergies, changer nos modes de vie pour une vie meilleure, quels fantastiques défis pour l’avenir, pourtant ! Moi j’aurais bien super envie de les relever, ces défis, à mon niveau, si c’était possible, parce que je trouve ça super stimulant et positif. Sans vouloir paraître utopique et d’un lyrisme débordant, il s’agirait là tout de même d’un projet commun à l’humanité entière, on aurait la fierté de penser qu’enfin on réunit tous nos efforts, on travaillerait tous ensemble, pour notre bien commun. Ce serait peut être là que l’humanité aurait enfin atteint l’âge adulte. Pour l’instant, on en est encore visiblement au stade infantile.