Excellent article pédagogique et précis.
Il faut cependant ajouter que malheureusement le principe de dose admissible n’est en rien une garantie pour les populations exposées.
Il n’y a en effet pas de dose garantissant l’innocuité totale. Il s’agit plutôt ici d’un niveau statistique au dessous duquel on considère le risque acceptable.
Je m’explique : Le réacteur n°3 de Fukushima fonctionne au MOX, un mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium.
Sa toxicité est telle qu’une seule particule inhalée suffit à provoquer un cancer. Il n’y a donc pas de seuil de dilution qui rende ces particules inoffensives.
Dans ce cas, les seuils admissibles ne décrivent pas le taux de produit qu’on peut inhaler sans danger mais le risque qu’on a d’en inhaler en fonction du nombre de particules en suspension dans un certain volume d’air.
Dès lors le seuil d’exposition rétablie pas une garantie absolue innocuité pour le public mais fixe le seuil au dessous duquel les industries pollueuses ne peuvent être tenues responsables des dommages consécutifs à leur pollution.
On comprends dès lors un des grand principes de l’industrie pour demeurer sous les seuils admissibles : la dilution.
Vous avez un produit au dessus du seuil admissible ?
Il suffit de le diluer avec une certaine quantité de produit sain pour vous retrouver avec un produit sous les normes légales.
C’est ce principe qui a été utilisé en France pour ne pas détruire les récoltes de céréales d’après Tchernobyl -en les mélangeant avec les stocks des années antérieures, alors que d’autres pays européens détruisaient massivement les leurs.
C’est ce principe qui a tué les hémophiles et les autres bénéficiaires de transfusion sanguine à l’époque du sang contaminé, car le virus du Sida s’en trouvait très bien d’être dilué dans plus de sang.
C’est également ce principe que l’industrie agroalimentaire française a utilisé pour écouler l’huile de tournesol contaminée (volontairement) à l’huile de moteur qu’elle avait acheté à des escrocs en Ukraine en 2008.
Sauf que dans ce dernier cas, il n’y avait aucun seuil autorisant la présence d’huile de moteur dans l’huile pour la consommation humaine. Pourquoi y en aurait-il ?
Qu’on fait les industriels Français ? Ils sont allé à Paris puis à Bruxelles demander qu’on instaure dare-dare un tel seuil.
Sur quoi, la Commission européenne s’est empressée d’émettre deux recommandations établissant un seuil de 300 ppm maximum de contamination pour les denrées élaborées à partir d’huile contaminée.
Du coup, Les sieurs industriels (surtout ne pas citer de marque sinon c’est la censure) se sont trouvés autorisés à distribuer en toute légalité le poison qu’ils avaient sur les bras en le diluant avec de l’huile saine histoire d’en faire profiter plus de gens encore.
Dans le même temps la Grèce et le Maroc obligeaient leurs industriel à retirer du marché les stocks frelatés.
Réactions de pays sous-industrialisés, qui ne savent pas à quoi servent vraiment les seuils...
Pour en revenir à Fukushima, le problème n’est donc en rien limité à des cercles concentriques de X km autour des centrales.
Il s’agit d’une loterie sinistre à laquelle tout le globe participe avec juste plus ou moins de chances de perdre.
Cette loterie ne se limite ni dans le temps ni dans la distance, les polluants comme le dioxyde de Plutonium ayant une demie vie de 24 000 ans.
Autant dire que partout où il se déposera, la contamination sera durable.
Une contamination semblable a déjà eu lieu en URSS à Mayak près de la ville secrète d’Ozersk, une des ville donctruites pour le programme nucléaire soviétique.
En septembre 1957, une cuve de déchets hautement radioactifs a explosé, provoquant la dissémination de particules de plutonium dans l’environnement.
Un territoire de 1200 kilomètres carrés a été contaminé, sur lequel vivaient 41 500 personnes dans 63 localités.
La radioactivité a été drainée par l’eau de pluie et s’est concentrée dans le lac Karatchaï qui est devenu l’un des lieux les plus pollués de la planète : il contient plus de radioactivité que les rejets totaux de Tchernobyl.
Il suffit de se tenir debout au bord du lac quelques minutes on peur recevoir une dose mortelle de radiations.
Dans les alentours de la zone interdite l’espérance de vie moyenne des habitants à chuté à 45 ans.
Cela donne une idée de ce que l’accident de Fukushima risque d’entrainer comme conséquences.
Une des inconnue est aussi liée à la localisation de l’accident près de l’océan.
En plus des rejets massifs d’eau polluée par la centrale, les terres contaminées seront lessivées par la pluie qui se déversera finalement sans le pacifique
C’est la première fois que le milieu océanique est atteint dans de telles proportions (qui continuent d’ailleurs de croitre) et les implications ne sont pas encore complétement claires.
Il est à craindre qu’il y a une contamination pélagique importante : des plages souillées, des espèces animales et végétales contaminées.
Les polluants circulent dans la chaine alimentaire maritime, en se concentrant chez les poissons prédateurs qui finiront dans des proportions indéterminées dans des assiettes.
On ne passera pas tous les poissons au compteur Geiger.
D’autant plus que les courants marins et les espèces migrantes disséminerons des polluants sans doute très loin dans le pacifique, les contrôles devraient dont être étendus à toute la peche en pacifique.
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