Amalgame et lieux communs sur une population à ne pas confondre.
Ceux que l’on appelle actuellement les ROMS n’sont pas à confondre avec les « gens du voyage ». En effet, certains d’entre eux aspirent à avoir ce statut, pour ceux qui s’en sortent pas le haut. « Gens du Voyage » avec des droits (et surtout des devoirs) mais, excepté les terrains qui ne sont pas mis à leur disposition (non respect du Droit), ou bien - à noter tout de même ! - mis à disposition dans les lieux les moins hospitaliers - bords de route très fréquentée, pour ces amoureux de la nature qui rendent à la nature leur « obole »...Français avec des tonnes de papiers à mettre sans cesse à jour. Un statut cependant, une reconnaissance, des droits plus ou moins bien respectés.
Les ROMS dont nous parlons viennent de Roumanie où ils avaient été sédentarisés..au loin des grandes villes, pestiférés en quelque sorte, mais sédentaires et miséreux, repoussés, rejetés, éloignés. Avaient-ils le « tout à l’égout » ? des services de nettoiement, d’enlèvement des ordures ménagères ? une éducation digne de ce nom ? On peut en douter.
Avec l’Europe, c’est un espoir qui s’est annoncé pour ces populations respectueuses de leurs enfants, propres malgré le manque d’eau. Aussi ce sont des camps, des « bidonvilles » et non pas des belles caravanes tractées, des caravanes récupérées, incapables de rouler, des cabanes de bric et de broc que leur ont réservé des localités qui n’ont même pas songé à les accueillir, parfois les privent du ramassage des ordures ménagères, et d’un droit fondamental : celui de l’accès à l’eau, potable si possible. Et la confusion est maintenue entre les « gens du voyage » et les bidonvilles de ROMS, population sédentarisée.
Le peu d’énergie qui leur reste, après les petits boulots des hommes, est accaparé par les harcèlements liés à leurs demandes de papiers : coûteux à plus d’un titre : coûteux en soi (voir article des jours précédents), coûteux en temps et en dépense de déplacements : ils sont isolés, loin des préfectures et quand ils reviennent dans leurs gourbis, épuisés, mal nourris, dépensant des fortunes pour acheter de l’eau en bouteille... ils se retrouvent sur les ordures ménagères que les services publiques ne font plus passer (depuis 6 mois dans le témoignage non publié)...
C’est de ceux-là, les plus pauvres parmi les plus pauvres dont il faut parler en les distinguant des « gens du voyage ».
et pourtant : ils espèrent, ils sont dignes, solidaires entre eux...
Si vous rencontrez une de ces femmes en allant faire vos courses, n’oubliez pas de leur demander si elles ont besoin d’eau ou de lait, et n’oubliez pas de repasser pour leur en donner.