Ernest RENAN : « Toute personne un peu instruite des choses de notre temps voit clairement l’infériorité actuelle des pays musulmans, la décadence des États gouvernés par l’islam, la nullité intellectuelle des races qui tiennent uniquement de cette religion leur culture et leur éducation.[…] le musulman a le plus profond mépris pour l’instruction, pour la science, pour tout ce qui constitue l’esprit européen. […] l’islam est à mille lieues de tout ce qui peut s’appeler rationalisme ou science. …] Le terrible coup de vent de l’islam arrêta net, pendant une centaine d’années, tout ce beau développement iranien. […]. Une ville qui a eu dans l’histoire de l’esprit humain un rôle tout à fait à part, la ville de Harran, était restée païenne et avait gardé toute la tradition scientifique de l’antiquité grecque ; toutes […] l’élément vraiment fécond de tout cela venait de la Grèce. […] L’astronomie n’est tolérée que pour la partie qui sert à déterminer la direction de la prière. […] , parmi les philosophes et les savants dits arabes, il n’y en a guère qu’un seul, Alkindi, qui soit d’origine arabe ; […]
Les libéraux qui défendent l’islam ne le connaissent pas. L’islam, c’est l’union indiscernable du spirituel et du temporel, c’est le règne d’un dogme, c’est la chaîne la plus lourde que l’humanité ait jamais portée. […] Faire honneur à l’islam de la philosophie et de la science qu’il n’a pas tout d’abord anéanties, c’est comme si l’on faisait honneur aux théologiens des découvertes de la science moderne. […] Faire honneur à l’islam d’Avicenne, d’Avenzoar, d’Averroès, c’est comme si l’on faisait honneur au catholicisme de Galilée.. […] L’islam a réussi pour son malheur. En tuant la science, il s’est tué lui-même, et s’est condamné dans le monde à une complète infériorité. »
L’islamisme et la science, Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883, dans Discours et conférences, 1887, repris dans : Œuvres complètes, tome 1, Calmann-Lévy, 1947, pages 947-965.