Krokodilo, la promotion de l’anglais n’interesse pas grand monde aux USA ou en Grande-Bretagne, du moins à l’extérieur. Il ne faut pas confondre les discours pro domo de quelques lobbies et la réalité du débat local. Les anglophones vivent la domination de l’anglais comme je la vis : c’est un fait qui apporte plus d’avantages que d’inconvénients.
L’OIF (enfin la France mais c’est ce qui compte) reconnaît la réalité, mais ne peut pas l’admettre officiellement d’où une politique de posture associée à une saine adaptation aux réalités. Les parents suivent, car ils ont compris que la maîtrise de l’anglais était aussi indispendable à toute carrière un tant soit peu poussée que la maîtrise de l’écriture.
Ce que proposent les francophonistes équivaudrait à obliger une partie des enfants à apprendre le français en cyrillique ou en devanagari... étant bien entendu que le reste de la société continuerait à fonctionner avec l’alphabet latin. Je doute que ce soit trés populaire.
Quand j’écris en anglais - ce qui m’arrive fréquement - je ne traduis naturellement pas, comme le font tous ceux un tant soit peu ouverts sur la culture mondiale. Par ailleurs, Asp a raison sur un point : la culture et le débat intellectuel français sont à la fois insulaires et de médiocre qualité. Entre BHL et Rawls ou Lasch, il n’y a pas de comparaison possible.
J’ai beaucoup de sympathie pour l’idée espérantiste, un peu moins pour sa mise en oeuvre (une langue latine eurocentrée avec une phonologie slave - dans le monde des conlangs on appelle ça un euroclone), mais on doit reconnaître que l’espéranto n’est plus dans la course depuis longtemps. Il est la base d’une culture vivante, ce qui est déjà pas mal, mais c’est tout ce qu’il peut espérer.
Enfin, pour moi le français est un outil, rien de plus, et dans le domaine scientifique ou intellectuel il ouvre moins de portes que l’anglais.
Rough, merci de me démontrer que la diversité culturelle à la française n’est qu’une posture et qu’il n’y a donc pas de raison particulière de la défendre.