Bon article. Il n’est jamais facile de se moquer des humoristes ; car bien vite on vous retournera votre manque d’humour.
Si
l’on peut rire de n’importe quoi, il n’est pas interdit de s’interroger
sur la qualité du rire, ni de la façon qu’il procède, ou cherche à vous
manipuler.
Si il y a un genre humain que les humoristes recherchent, tout en faisant semblant de les détester, ce sont les censeurs.
Le
censeur avec ses grands ciseaux surgit et fait un boucan d’enfer. Il
veut vous mettre un bandeau sur les yeux, écarte les gamins, menace les
clowns de prison.
C’est à se demander s’il ne fait pas partie du numéro ?
On s’interroge, on se réveille dans son fauteuil.
« Qu’est ce qu’il a dit, qu’est ce qu’il a dit ? »
Pas grand chose, mais ça fait un beau scandale de potache !
Comment qu’il s’appelle, le clown ?
Stéphane Zavata ?
Il parait qu’il a dit prout à un puissant, et même lâcher des boules puantes !
En tout cas, qu’il se soit fait virer prouve bien sa valeur, sinon je n’y connais rien !
Car bien sûr on ne vire que les bons humoristes.
Une chose qu’on avait oublié, comme les anciens francs, les plumes sergent major.
Il
doit falloir retourner des tonnes d’archives pour trouver pareille
campagne de promotion que celle lancée par France inter, et son glorieux
capitaine, Philippe Val, ancien transgresseur repenti, passé du masque
du bouffon à celui d’inquisiteur.
Depuis la fameuse affiche
d’hara-kiri sur la mort de De Gaulle et censurée, on baillait d’un ennui
prodigieux.
La transgression, à l’image de la pornographie, n’était
plus ce qu’elle était. Les censeurs avaient disparu, avec tout le bloc de l’union soviétique, un iceberg dérivant au soleil des tropiques. Et avec avec elle,
l’interdit subliminal, qui donnait du piquant à la chose, et faisait
circuler des photos et des textes sous le manteau.
Alléluia, le bon temps est revenu !
Pas étonnant qu’ensuite, monsieur Stéphane Guillon se promène avec tout son matériel.
Des accessoires qu’il a piqué à France inter et qu’il n’est pas prêt de lâcher.
Je veux dire, les ciseaux, le sparadrap sur la bouche, demain le goudron et les plumes.
C’est bien la valeur de sa qualité, et un leurre pour les imbéciles,
comme une légion d’honneur des bidonnés.
Allez acheter vite vos places !
Et garde à vous les rires !