M.Cabanel,
Je ne suis pas vraiment satisfait, non...
En commençant par parler d’isolation, vous retombez, sans le résoudre, dans le problème que j’ai cité dans mon précédent commentaire : compter sur une meilleure isolation, cela revient à refaire tout l’intérieur de tous les logements. Or personne, ni les proprios, ni les locataires, ni l’état, n’a envie de mettre la main à la poche pour cela. L’état pourrait certes imposer les normes HQE les plus strictes... pour le neuf. Pour l’existant, la mise aux normes pourra prendre des décennies... Avec un résultat plus qu’aléatoire. Un très grand nombre de logements ne satisfont pas déjà aux normes actuelles, y compris en matière de sécurité : on en trouve encore avec des systèmes électriques antédiluviens, ou avec la boîte à fusibles au dessus du lavabo, ou avec une plomberie passoire qui répand ses effluves, ou avec des infiltrations que le proprio fait réparer au bout de plusieurs années de demandes insistantes avec des rustines...Et vous voulez du HQE dans tous les logements ?
Vous pouvez déjà retirer 50 MTeP de votre compte. Une fois encore, oubliez l’isolation.
Pour ce qui est de l’économie des pertes du transport, je crois que vous voyez beaucoup trop gros (vous le reconnaissez d’ailleurs vous-même). D’après l’article Wikipédia sur les THT, les pertes par effet Joule sur le transport d’électricité se montent à 2,5 % de la consommation globale d’électricité. Mais si vous parliez des pertes dues au transport pour la totalité de l’énergie consommé, il est clair que ces pertes pourraient sembler plus importantes pour le pétrole transporté en camion citerne jusqu’à la station. Cela dit, si le camion brûle 700 l de gazole pour en amener 35000 à la station... Ce n’est pas non plus énorme (2%). Il faut aussi ajouter les trains citernes et les pétroliers, mais leur consommation rapportée au volume transporté est encore plus faible que pour les camions.
C’est bien beau de produire l’énergie sur place, mais quand la production locale est insuffisante, il faut bien en importer, non ? Surtout si vous souhaitez un recours massif à des énergies intermittentes...
Voilà donc 67 MTeP qui n’ont plus leur place dans ce compte.
Pour ce qui est de la géothermie, vous exagérez encore, en particulier avec cette nappe parisienne :
"la ville de Paris redémarre l’exploitation du potentiel géothermique de la nappe du Dogger,
plus grande nappe aquifère de France. Elle y pompe une eau à 57°C et y
réinjecte une eau à 20°C en moyenne. Mais, avec 300.000 logements
approvisionnés, une limite sera atteinte au bout de 30 à 35 ans et une
bulle froide se formera sous les installations de pompage. Cette bulle
froide mettra 100 à 150 ans à pour se réchauffer.« , dixit Ekopedia.
La région parisienne, c’est 12 millions d’habitants qui ne rentrent pas dans 300 000 logements. De plus, 30 ans de chaud pour 150 de froid, ce n’est guère intéressant. On oublie.
L’hydraulique produit environ 6 MTeP par an, et cette énergie est déjà exploitée à 90 % en France.
Imaginons que l’on puisse tirer 54 MTeP du biogaz (cela dit, si c’était vraiment possible, on serait complètement stupides d’acheter du gaz aux russes et aux algériens), notamment en valorisant les déchets. Soit dit en passant, la combustion de 42 % des ordures ménagères produit seulement l’équivalent énergétique de 2% de l’électricité consommée.
Imaginons aussi que l’on puisse tirer 52 MTeP avec l’éolien + le solaire (douce France couverte d’éoliennes produisant seulement 2000 h par an).
On est à 112 MtEP, vous êtes dedans M.Cabanel, et vous n’avez ni le 10 de der ni belote rebelote pour sauver la mise. Heureusement que vous n’êtes pas ministre de l’énergie ! Vous surestimez beaucoup trop le potentiel des énergies renouvelables, surtout dans la façon dont vous les concevez.
De plus, vous avez omis une variable importante : le coût. Combien coûtera le KwH avec de telles mesures ? Et quid de la péréquation tarifaire avec de l’énergie produite localement ? Des tarifs régulés et de la garantie d’approvisionnement avec 40% d’énergie intermittentes ? Pendant que le biogaz est utilisé pour produire l’électricité les jours sans vent, on roule pas ?
Je vous invite à lire ce lien et faire le deuil de vos illusions.
http://fr.ekopedia.org/Limites_des_énergies_renouvelables
Toutes les solutions que vous préconisiez y sont listées, et il y est notamment expliqué que le seul moyen viable de recourir massivement au solaire et à l’éolien est celui que je vous décrivais, un réseau mondial qui compenserait l’intermittence par le foisonnement.
Si vous voulez vraiment du 100% renouvelable, au moins pour l’électricité, sans les inconvénients de prix et d’intermittence, c’est la seule solution à peu près viable. Sinon... dans les années 50 de ce siècle, ce sera : »Superphénix, reviens, on a plus de pétrole ni d’uranium ! Plus que des fûts radioactifs à plus savoir ou les mettre !"
27/08 08:20 - Vladivostok 1919
ca fuit toujours... http://www.thedailybeast.com/cheats/2011/08/26/oil-in-gulf-matches-deepwater-hor
21/04 08:36 - gaijin
21/04 08:27 - kéké02360
21/04 08:25 - kéké02360
21/04 08:21 - kéké02360
20/04 21:49 - kéké02360
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Planete-a-vendre/3758592,CmC=3788434.html
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