• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de easy

sur République ? « Victimes de ses vices... tel est votre supplice »


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 18 avril 2011 14:47

Eh beh, on dirait Cicéron en sycophante. Que ce soit contre Verres ou Catilina, je trouve que Cicéron s’en sera donné à coeur joie, je veux dire qu’il se sera ennivré de ses accusations.

Que des accusations soient fondées ou non, c’est toujours ennivrant de les lancer. Mais on peut y prendre goût, y asseoir son autorité et devenir alors dépendant de ce vin au point de ne plus se départir du mépris envers quelques « ils ».

La manière qu’ont les Français d’apprendre ou de retenir l’Histoire de France a constamment évolué, en particulier depuis 1880. Si vous, vous retenez de notre Histoire quelque chose de différent de ce qu’en percevait l’adulte de 1900, ayez l’humilité et le bon sens de considérer que vous n’êtes pas le seul.

J’avoue ne pas bien savoir ce qui se raconte de l’Histoire dans les écoles actuelles mais j’imagine qu’on est bien loin des livres de 1890, de ses Lavisseries et du fier nationalisme-colonialisme « fardeau de l’homme blanc » patin couffin.

Quoi qu’il en soit, il est une constante universelle. Chez tous les peuples ayant cultivé la transcendance de l’Histoire, aucune période passée n’est finalement rejetée. Aucune. Bien entendu on s’amuse des habitudes, manières et croyances de nos Vieux, on s’en moque aussi volontiers mais on en parle et on y est attaché. On ne veut rien jeter de notre passé (et il faudra bien qu’un jour, lointain, les Allemands, eux aussi, comme tous les autres peuples, réintègrent leur Adolf)

S’il était sans doute difficile, sous Viollet-le-Duc, d’évoquer la monarchie avec quelque trémolo dans la voix, depuis « Chef-d’oeuvres en péril » de Pierre Delagarde puis Malraux, les Français n’ont plus aucun complexe à se déguiser en Grand Louis lors des fêtes costumées de Vaux-le-Vicomte ou Versailles. Partant, ils peuvent tout entendre. Et ils entendent donc tout, même de reconstruire le palais des Tuileries, takavoir.

Lors du procès de Marie-Antoinette reconstitué par Robert Hossein, ils sont venus très nombreux pour prouver que leurs oreilles étaient désormais ouvertes à toutes les versions de l’Histoire, lointaine, en tous cas.

Car c’est toute la difficulté. On veut bien remettre en question notre regard sur l’Histoire des très anciens, mais on n’admet pas facilement une remise en cause de notre propre histoire. Le Français, comme l’Italien est souple sur l’Historie ancienne, mais plus rigide sur l’Histoire proche, sur sa propre branche.

Vous enfoncez une porte largement défoncée en lançant que la République est à bout de souffle. On pourrait tout aussi bien le dire au sujet de la démocratie tant elle est décevante.
En toute bonne logique, ceux qui ont l’impression que la situation actuelle leur profite ne vont certainement pas dire que tout va à vau-l’eau (ce qui autoriserait toute demande de changement). Mais à part ces chanceux, la grande majorité des gens ne sont pas satisfaits et vont donc à dire que la République, la démocratie, la laïcité même parfois, les déçoivent.

Vous ne nous révélez strictement rien en disant que la République est victime de ses vices. Vous moulinez contre les moulins à vent.



Concernant le fait que les Français ou que bien des Français aimaient la monarchie après 1789, c’est archi établi de nos jours. Nous savons tous la chouannerie, la Terreur blanche, les difficiles 100 jours de napoléon Bonaparte, nous savons tous qu’il y a eu 3 rois (de France, des Français) et deux empereurs après 1789


Les Français savent trouver à redire sur le comportement de Henri IV face à Julien et Marguerite de Ravalet, de Louis XIV face à Nicolas Fouquet, de Louis XVI face à Nguyen Anh, de Pétain face à Hitler...Quant à Sarkozy, n’en parlons pas, la coupe est pleine. 


Pour autant, ils ne voient pas dans les formules de gouvernance antérieurs, de quelque horizon que ce soit, de quoi satisfaire leurs aspirations actuelles.
Nous ne sommes pas satisfait de la situation actuelle mais nous ne savons pas trop quoi faire. Nous attendons donc qu’un vent démolisse quelque grand bidule pour nous faire comme une indication de direction à suivre.

En attendant, nous ne devrions pas nous mépriser mutuellement.



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès