Je partage assez largement cette analyse qui comporte de nombreux points communs avec la lettre ouverte que j’ai publié jeudi dernier (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lettre-ouverte-a-mrs-arthuis-92291).
Néanmoins, il me semble utile de suggérer que, bien qu’indispensable, cette alliance entres centristes ne me parait pas suffisante. Pour avoir des chances réelles de l’emporter en 2012, une candidature et un projet alternatifs doivent apparaitre comme une réelle solution de rechange vis-à-vis de l’UMP et du PS. Mais sans imaginer de fusion, un partenariat avec des familles de pensées assez proches, que sont les écologistes modérés et les gaullistes républicains me semble nécessaire pour pouvoir figurer au second tour. Ce qui nécessiterait un sacré travail relationnel, vu les relations assez détériorés de tous ces anciens partenaires.
Je partage aussi l’idée que pour Bayrou et Borloo, c’est 2012 ou rien. 2017 sera l’occasion d’un autre combat, d’une autre génération. En revanche, vous avez aussi raison de souligner que d’un point de vue plus politique, un tel rapprochement s’inscrit dans le long termes, dans le durable. En cas d’échec en 2012, l’influence nécessaire de cette grande famille politique ne peut exister que par l’intermédiaire d’une représentation parlementaire incontournable (40 à 50 députés et autant de sénateurs dans le cadre d’une opposition, le double dans le cas d’une majorité). Les élections sénatoriales de 2011 devraient nous donner un avant-goût de la faisabilité d’un tel rapprochement, politiquement indispensable pour compter.
Ni Bayrou ni Borloo ne sont des hommes providentiels. Ils ont leur passé, leur passif. Mais aussi leurs qualités, leurs convictions. A juste titre, de nombreux détracteurs pourront pointer leurs erreurs passées, pour certains, leur compromission, pour d’autres, leur entêtement. On peut en dire de tous les politiques, sans exception. Personne n’arrive à une élection présidentielle en étant une oie blanche. Ce que les électerus doivent se poser comme question principale, c’est le type de politique qui serait mise en place par tel ou telle, les grandes orientations, la vision qui les gouverne. Et ne pas oublier qu’avoir les mains libres en étant président de la république et/ou chef d’une majorité n’est pas la même chose qu’être ministre et dépendant du pouvoir suprème en cinquième république. Comme Bayrou l’a toujours soutenu, dans notre système présidentiel, c’est le président qui donne le ton.