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Commentaire de easy

sur Faux prétextes pour la guerre en Libye ?


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easy easy 21 avril 2011 19:32


Le principe de roi avait très longtemps bien fonctionné. Mais il suppose d’une part un certain confinement (il ne faut pas que les gens voyagent, sauf pour le commerce) et il se porte bien lorsque ce principe prévaut également ailleurs, voire partout ailleurs.

Dans un tel cadre, un roi doit appliquer le principe que Machiavel avait clarifié dans Le Prince, « Un roi doit à la fois être craint et être aimé ». Pour être craint, un roi doit forcément décapiter et pour être aimé il doit forcément pardonner.
Parmi les facteurs qui font choisir un roi entre décapiter et pardonner, il y a la masse des mutins. Plus cette masse est importante moins le roi a de choix. Ce qui fait que quand cette masse passe le seuil de 50%, le roi doit abdiquer.



Dans le cadre non idéal aux rois qu’est le cadre international actuel, le seuil de masse critique est descendu à 1 ou 3 personnes seulement. Au-dessus de 3 pendus à la fois, le roi est en difficulté parce que son royaume n’est plus isolé du reste du monde et qu’à peine décapite-t-il plus d’une personne, que déjà tous les écrans de son pays montrent 7 milliards d’individus qui disent que c’est un roi fou.

Ainsi, ça fait quasiment un siècle que les rois qui veulent décapiter plus d’une personne, doivent le faire en cachette. Et là, c’est la cata, la honte pour la transcendance classique du « roi »

Alors que Crassus et Pompée avaient grand avantage à crucifier très visiblement 6000 partisans de Spartacus, Staline avait été obligé de dissimuler son massacre de Katyn. Alors que les rois avaient avantage à organiser des supplices publics, c’est désormais en cachette qu’on injecte le poison aux EU.

Kadhafi est un tueur et un tortionnaire qui exécute en cachette. C’est volontiers qu’il aurait tué tous les rebelles mais aussi malade soit-il, il a tout de même compris que ce n’était pas possible. D’où le fait que dès ses premières menaces, il avait proposé son pardon à ceux qui déposeraient les armes « Je considérerai que vous avez été forcés ». A la limite, il en aurait exécuté officiellement une dizaine mais probablement pas davantage.

Mais en implorant des instances externes, parfois supranationales, les rebelles ont complètement renversé le principe du roi qui exige qu’on le considère comme la plus haute instance de Justice. Les Benghazis qui aimaient pourtant leur ancien roi ne peuvent plus revenir à une royauté parce qu’ils ont externalisé leurs doléances.


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