La crispation des orteils dans les chaussures vernies des héritiers ( « élites », devenues élites par héritage) ne changera rien à l’évolution en Europe et en France.
Deux mots importants relégations économique et symbolique
Dans :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/04/22/le-succes-de-marine-le-pen-est-lie-a-la-degradation-des-conditions-de-vie-des-milieux-populaires_1511732_823448.html#xtor=AL-32280184
un bon résumé de la problématique
pour un nombre croissant de citoyens :
Ericfrance : Je me retrouve dans l’énoncé de votre chat.
Je suis « Français de souche », je vis dans un quartier
populaire où, peu à peu, je suis devenu une "minorité
visible" au milieu des boucheries halal, des Roumains, des
Turcs, des noirs, etc. Je tiens à préciser qu’avant, je votais
écolo... Petit à petit, j’ai pris du recul sur tout ca, et je me
suis trouvé à ma grande surprise de plus en plus en phase avec les
idées du Front national, mais de là à voter pour eux... non,
jusqu’à ce que Marine arrive, cette femme (déjà, c’est une femme
et c’est bien pour le paysage politique) sait parler franchement et
représente la révolte et le changement. Ma question n’est pas :
comment j’en suis arrivé là ? Mais plutôt :
pensez-vous que les gens comme moi vont devenir de plus en plus
nombreux au point de faire basculer l’échiquier politique ? Les
autres Francais « de base » comme moi vont-ils défendre leur
identité ou encore une fois fermer les yeux ?
Je retrouve dans l’énoncé de votre question les logiques qui
sont à l’œuvre dans la transformation des attitudes vis-à-vis du
Front national via Marine Le Pen. Le parcours qui est le vôtre est
tout à fait exemplaire de la transformation du paysage politique
français aujourd’hui. Le problème central, me semble-t-il, est que
l’expérience quotidienne d’une partie importante de la population
française n’est pas reconnue à part entière, ou plus précisément,
ne peut pas être reconnue à part entière par les logiques de
l’offre politique des partis dits de gouvernement.
Une partie des milieux populaires souffre à la fois d’une
relégation économique et d’une relégation symbolique. On ne
reconnaît pas leur expérience comme politiquement acceptable.
Tant que l’offre politique, de droite comme de gauche, ne fera pas
l’effort d’intégrer cette réalité à son diagnostic, les rangs des
sympathisants de Marine Le Pen, qui ne furent pas nécessairement des
sympathisants du Front national, ne pourront que grossir.