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Commentaire de philouie

sur Eternelle résurrection. Un Paques trinitaire, création, rédemption, révélation


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philouie 26 avril 2011 10:44

Salam Aleikoum,

Parce que l’Islam est de tradition abrahamique et qu’il s’inscrit dans la tradition chrétienne la question de la mort de Jésus est bien évidement mentionnée dans le Coran.

Sans vouloir souffler sur la polémique, et en m’écartant de la lecture Islamique traditionnelle, il me semble que le Coran éclaire cette histoire d’une façon extrêmement pertinente et qu’il n’est sans doute pas inutile de profiter de cet éclairage comme celui d’un autre regard.

le verset est le suivant :
"
157. et à cause leur parole : "Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager de Dieu"... Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué.
158. mais Dieu l’a élevé vers Lui. Et Dieu est Puissant et Sage.« 

L’islam, qui récuse l’idée de miracle (Dieu ne saurait Lui-Même transgresser les lois qu’Il S’est Lui-Même fixées), la lecture de ce passage conduit a interpréter le »faux semblant« par l’idée de substitution : il y aurait bien eu mise à mort sur une croix mais ce n’était pas Jésus, c’était quelqu’un d’autre lui ressemblant, un sosie ou une marionnette.

Ce n’est pas l’interprétation que je vous propose.

Pour moi, le faux semblant dont il s’agit ici révèle que la mise à mort de Jésus est une mise à mort symbolique, c’est à dire qu’elle est bien réelle, mais non pas dans le champ du corps matériel mais dans le champ de la vie spirituelle. Ainsi il faudrait lire le récit de la mort de Jésus comme la retranscription dans le monde matériel d’un événement d’ordre spirituel qui ne peut être raconter autrement qu’à travers le symbole, à travers l’allégorie.

Les arguments en faveurs de cette thèse, outre le Coran, sont de deux registres :

1) cette mode du récit est une pratique commune : c’est le principe du conte (Voir par exemple Marie Louise Von Franz L’interprétation des contes de fées par ex) qui met en scène , à travers des personnages les évènements de la vie psychique.

2) la question de la mort et de la résurrection qui est présentée par l’église comme un évènement unique dans l’histoire de l’humanité est en fait attestée dans toutes les traditions religieuses et en particulier dans les religions archaiques (Voir par exemple  »Chamanisme et technique archaïque de l’extase" de Mircéa Eliade)
Dans ces traditions, il s’agit, pour résumer, de la mort du Moi qui permet l’accès à une vie ouverte et altruiste. Mais cette mort et cette résurrection s’effectue du vivant de la personne sans passage par la case cadavre ( bien que le récit fasse bien état de la mort et du démenbrement de l’impétrant.)

Pour conclure, il me semble que de faire une lecture littérale des évangiles en détruit et en empêtre la portée. Seul une lecture symbolique permettra dans tirer la moelle.
Dans cette optique, il est clair que le Coran corrige les égarements de l’église et rétabli la vérité sur le mensonge.

Wasalam.

Philouie


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