@Sarahchaudeffroi :
« Donc, pour vous, la Loi ne doit pas exister ? ce serait donc liberticide que de créer un principe normatif ?
La majorité des prostituées sont fragilisées psychologiquement, sont d’anciennes victimes de violences, souvent droguées. Vous considérez qu’elles sont en mesure d’exprimer un consentement libre et éclairé ? qu’elles pourraient décider en leur for intérieur ce qui est bon ou mauvais ?
la reponse est NON »
Normatif implique une norme, normal donc la négation de l’individu en tant qu’ être particulier et libre. Il y a donc dans ce mot un relent catho ou fascisant, pour peu qu’on ne soit pas extrêmement prudent et respectueux de l’autonomie de l’être humain, de son particularisme.
Ce concept évoque également une sorte de moule social dans lequel les puritains bien-pensants ont toujours tenté de couler les comportements humains.
Dans tous les cas ce terme est de toute évidence liberticide. Or, si vous ne l’avez pas encore remarqué, mon discours depuis le départ s’articule autour d’un des trois mots d’ordre de la Révolution française : celui de Liberté.
Par ailleurs, quand vous évoquez ou plutôt devrais-je dire « postulez » la fragilité de TOUTES les prostituées ainsi que leur incapacité à décider de leur sort en adulte, vous allez plus loin, car chacun sait ce que juridiquement, le concept de capacité signifie. Il s’agit de les dénuer de tout droit de choix et d’exercice de leur droit, donc de leur liberté, en présupposant chez elles un handicap mental qui les ampute de la capacité de discerner les bonnes options des mauvaises.
Plus crûment dit, comme elles ne distinguent pas comme vous le bien du mal, votre notion du bien de votre notion du mal, comme leurs choix ne correspondent pas aux dogmes de la sarkozie, elles perdraient leur statut d’adulte responsable pour se trouver rejetée dans un état de minorité prolongée.
Il y a là négation absolue des minorités au profit des dogmes bien-pensants.
L’adage de Beauvoir -ma liberté s’arrête ou celle de l’autre commence- est empreint de sagesse. Une femme et un homme ou deux êtres du même sexe qui pratiquent leur sexualité rémunérée ou non, n’empiètent pas sur le jardin du voisin, sur sa liberté. Ils ne font donc rien jusque là de répréhensible.
Par contre ceux qui imposent à un être humain telle ou telle pratique, sexuelle ou autre, par la force ou la menace et qui piquent l’oseille au passage sont les seuls qui méritent les foudres des forces de l’ordre. Les peines qui leur sont appliquées sont beaucoup trop légères.
Ne vous trompez pas de cible.