Tous, exclusivement des hommes jeunes, plutôt pauvres et rarement francophones, racontent la même histoire. Comme Tarek, 20 ans, parti il y a vingt jours de Kairouan. « Nous étions entassés à 150 dans un bateau prévu pour 60, explique le garçon. Au cours du trajet pour Lampedusa, douze filles ont été jetées à la mer. Puis j’ai été transféré en Sicile, je me suis échappé et j’ai pris le train. Mais maintenant je n’ai plus d’argent alors, ce soir, je pars moi aussi par la plage. » Leur unique obsession : passer la frontière. « La plupart veulent aller en France, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Scandinavie, confirme Gaetano Scullino, le maire de la ville venu superviser les opérations. C’est pour cela qu’il faut résoudre le problème avec l’Europe, il ne concerne pas seulement la France et l’Italie. » En attendant, l’édile a pris ses responsabilités. « Il en allait de l’image de notre ville et de la tranquillité de mes administrés, mais c’était surtout une question humanitaire, on ne pouvait pas rester les bras croisés ! » Et alors que sa ville était samedi le théâtre d’une manifestation de soutien aux immigrants tunisiens, au cours de laquelle des organisations régionales d’extrême gauche ont réclamé l’ouverture de la frontière française, Gaetano Scullino redoutait déjà la suite. « Depuis que le gouvernement a décidé de vider Lampedusa, plusieurs milliers de Tunisiens se sont échappés des Pouilles, et ils vont venir ici ! »
« Ce dispositif est étanche »
Au centre d’urgence, certains immigrants, à peine leur plateau-repas avalé, repartent déjà pour la gare. Ce soir-là, les trains italiens sont en grève. Il leur faudra attendre le lendemain pour prendre le TER qui rejoint Nice en 40 minutes. À moins qu’ils ne préfèrent, moyennant 200 ou 300 euros, faire confiance à un passeur. Mais côté français, la partie se corse. « Nous avons en permanence plus de 200 hommes qui surveillent et contrôlent les étrangers en situation irrégulière, précise le préfet des Alpes-Maritimes Francis Lamy, qui gère depuis plus d’un mois ce dispositif exceptionnel. Ces contrôles aléatoires, réalisés dans le strict respect des accords de Schengen, ont lieu sur le réseau routier et ferroviaire, mais aussi sur les chemins de traverse. Ce dispositif est étanche, j’en veux pour preuve le faible nombre d’interpellations lors des contrôles effectués dans le Var et les Bouches-du-Rhône. » Au total, en mars, la police française a procédé dans le département à 1348 arrestations de Tunisiens, 1081 ont été aussitôt reconduits, pour les trois quarts à Vintimille, et pour le reste en Tunisie. Les autres sont libres mais n’ont que sept jours pour quitter la France…
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