« »« » pour les victimes cela ne change évidemment pas grand chose.« »"
LOL.
En effet ;
Mais la bête humaine étant fort maline...
Prenons par exemple le cas du procès de Jeanne d’Arc.
La rhétorique était double. Un coup on évoquait l’immanent, un coup on évoquait le transcendant. Un coup on s’attardait sur sa virginité, sur ses pantalons, un coup on discutait des voix. Il était donc question de Dieu dont chacun sait, qu’il juge justement.
Alors Jeanne, quoique écrasée par les hommes, pouvait espérer, un meilleur jugement devant Saint-Pierre.
En gros, les croyants ont donc toujours deux chances, une sur Terre et une dans l’Au-delà, étant bien entendu que Dieu sait comprendre l’Homme qu’il a fabriqué et sait admettre ses faiblesses. Cette foi en ce bon jugement par Dieu après leur mort, permettait tout de même aux condamnés de ne pas trop déprimer (je ne connais pas de cas anciens de suicide en prison, pas même avec la perspective de décapitation)
Sous Henri IV, toujours sous cet Ancien régime qui admettait le Jugement de Dieu, Henri IV eut à trancher le cas de Julien et de Marguerite de Ravalet, coupables d’amour incestueux. Coincé par la problématique des guerres de religions, le roi à la réputation d’être vert galant, avait décidé de ne pas les gracier. Il devait trouver fort cruel de condamner des gens au seul motif qu’ils avaient pratiqué un amour interdit mais probablement considérait-il que ces condamnés allaient être bien accueillis par Dieu. Dans les derniers moments du procès, Julien s’était effondré devant la meute. Mais Marguerite, sans doute convaincue que Dieu la comprenait, n’a en rien renié son amour pour son frère (on a attendu qu’elle ait accouché car elle était enceinte de Julien, avant de la décapiter)
Avec le laïcisme qui raille les superstitions, avec le républicanisme démocratique qui ne connaît que la Volonté du Peuple, sous-entendant qu’il est indivisé, qu’il est en tous cas uni par la Justice, le condamné, à moins d’être particulièrement croyant, se retrouve vraiment seul devant la meute. Rien que deux ans de prison fait effondrer des individus qui ne sont pas raccordés à un groupe de pression, fût-il voyou. Trop isolés, trop seuls, ils se sentent totalement rejetés et il faut mille précautions pour les empêcher de se suicider.
Autre cas encore est celui des régimes religieux. Là c’est encore autre chose.
Contrairement au cas de l’Ancien Régime français, dans les pays islamistes, il est considéré que le peuple gouverne et pense comme Dieu. On y juge donc des gens au nom de dieu, pas au nom du roi. Il y est considéré que le jugement de Dieu se traduit là, sur Terre. Le condamné tombe donc sous les coups en croyant certes à Dieu mais en considérant que Dieu est d’accord avec cette sanction. Dans les régimes islamistes, ceux qui vont être exécutés ne lancent pas un appel à Dieu.
Alors que tous les décapités de la Révolution Française, tous les condamnés de l’Inquisition lançaient un regard vers le ciel et s’adressaient à Dieu.
Par exemple, le Chevalier de la Barre, condamné pour avoir soi-disant abîmé une statue religieuse sur un pont, aurait prononcé ces dernière paroles « Je ne croyais pas qu’on pût faire mourir un gentilhomme pour si peu de chose ». Ce qui indique bien qu’il trouve ce jugement absurde et qu’il croit que Dieu en convient avec lui.
Alors s’il est vrai que les différents régimes ne changent rien au sort matériel d’un condamné, certains lui offrent plus d’espoir et de confiance en lui jusqu’au dernier moment.
Mais attention, il n’est pas forcément plus avantageux de se retrouver sous un régime admettant le Jugement séparé de Dieu. Car dans l’Ancien régime, le cas Ravalet l’a prouvé, le pouvoir peut décider assez facilement de tuer quelqu’un en considérant que Dieu rétablira l’éventuelle injustice ou erreur. C’est pour ça qu’on admettait assez bien l’ordalie et les duels (qui ont tué bien des innocents peu habiles aux armes)
C’est tout de même dans le régime français actuel que la Justice, se considérant alfa et oméga de tout jugement sur une personne, fait très attention à ne pas se tromper. D’où notre renoncement à la peine capitale, d’où les appels possibles (mais si coûteux que...)
04/05 00:02 - Hermes
C’est exact ! c’est le terme approprié. J’ai confondu les deux. Errare « (...)
02/05 18:21 - hommelibre
@ Cochonou : j’ai zappé la suite de mon comm : Bien sûr ça n’aurait aucun intérêt (...)
02/05 18:19 - hommelibre
@ Cochonou : Une estimation est parue dans la presse ce matin. Le coût total serait plus ou (...)
02/05 18:16 - hommelibre
Bonjour Hermes, Je vous rejoins bien sur le dominant intérieur. Je vois les choses de la même (...)
02/05 15:19 - Cochonou
je n ai lu que le titre et la premiere phrase de cet « articulet » insignifiant , mais je (...)
02/05 11:44 - Hermes
Et pour ce qui est du misocentrisme, il n’ya avait aucun côté péjoratif dans mon propos : (...)
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