Oh que oui Mohad Dib,
Notre ami Hommelibre est bien trop en lutte pour être libre.
Nous prenons tous des coups (ne serait-ce qu’en apprenant qu’une centrale a explosé à l’autre bout du monde ou qu’on a chopé la vérole)
Que faire de ces traumas ?
Jésus recommande de tendre l’autre joue mais personne ne parvient à faire ça.
Toutefois, ce qu’il est à peu près possible de faire, c’est d’encaisser en terminus de cycle de violence.
Il y a des psys qui recommandent de renvoyer à l’expéditeur les insultes qu’il nous envoie.
Etant donné qu’il est très compliqué et inflationniste de renvoyer les coups de poings qu’on a reçus, je pense qu’il ne faut pas non plus renvoyer les insultes.
La violence est transmissible et une seule cause originelle peut conduire à des meurtres pendant des millénaires. Alors s’il n’y avait pas eu ici ou là des gens considérant qu’il était préférable d’encaisser en cul-de-sac ce qui sera alors le dernier coup, nous serions complètement à feu et à sang.
C’est l’encaissement pour solde de tout compte et nonobstant toute question de justice, sublimant donc largement la question de la justice, qui peut absorber la dynamique en cercle vicieux de la violence et la réduire.
Il faudrait se guérir de la névrose de la justice et accepter les injustices qui nous frappent.
Alors au quotidien, on apprend une info choquante ou déprimante, au lieu de la renvoyer vers les autres en la rediffusant, en la médiatisant, on ferait mieux de l’éponger et de l’éteindre en soi.
Etre un cendrier plutôt qu’un miroir. Une éponge plutôt qu’un bouclier. Faire la vaisselle plutôt que la laisser à d’autres.
Lorsqu’un Japonais se faisait seppuku autrefois, c’était en solde de tout compte. En aucune manière il ne réclamait une suite à son sacrifice.
Au contraire, les suicidés Français, ceux de France Télécom par exemple, laissent souvent des lettres qui accusent, qui ouvrent des procès et ne soldent donc pas la violence qu’ils ont subie.