• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de easy

sur Il y a 100 ans : la première révolution chinoise, un événement mondial fondateur


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 4 mai 2011 19:48


Votre sujet est le 100 ème anniversaire, en France, de la révolution Xinhai de 1911 qui avait exprimé la volonté de bien des Chinois d’ethnies différentes mais surtout Han de se rassembler pour mettre fin aux turpitudes et humiliations nées des présences autoritaires occidentales et japonaises et où il fallait aussi renverser les Manchous Qing qui n’avaient pu empêcher que ça se produise.

Vous avez choisi de considérer que les Chinois s’étaient révoltés en 1911, mais en réalité, vous le savez, il y avait eu au moins deux grandes révoltes depuis 1850 dont celle des Boxers qui était encouragée par l’impératrice.
Comme pour la Commune et Odessa, vous considérez que des révolutions stoppées ne comptent pas. Au sens de cet anniversaire qui va à applaudir 100 ans de république chinoise, vous avez raison de ne compter que les révolutions ayant réussi.

Mais en fait, vous le savez, les révoltes échouées forment les braises qui couvent sous cendres et permettent plus tard un embrasement vif et plus déterminé car chacun sait alors mieux les tenants et aboutissants.


Il avait fallu que les Occidentaux et Japonais soient particulièrement envahisseurs et arrogants (à commencer par les missionnaires qui, christianisant à tour de bras contre un peu de riz, faisaient des convertis des rejetés) pour que les différentes ethnies eussent éprouvé des velléités de se rassembler car ce n’était pas du tout leur tendance naturelle.
Les Chinois d’avant 1850 n’imaginaient même pas le nationalisme et n’ont commencé à voir un intérêt à une union sacrée que pour essayer une solution de sortie du chaos et de la décadence par l’union (union hors Manchous)

Avant 1911, chaque ethnie avait déjà à supporter la domination Manchou (ce qui obligeait le pouvoir manchou à garder le pied léger et à laisser faire les fonctionnaires locaux, d’où la corruption).
Chaque ethnie ne souffrait des étrangers que dans la mesure où ces étrangers attaquaient spécifiquement leur communauté. Ce que les étrangers se sont bien gardés de faire. L’opium, les débandages des pieds, le christianisme, visaient et défaisaient toutes les communautés.

Bien des Chinois ont donc eu l’impression que si n’y avait pas eu la somme de deux pressions (manchoue + étrangère) et la cacophonie qui en résultait, ils ne se seraient pas trouvés entre fer et enclume et auraient pu s’en sortir.

Un maître ça va ; dix, bonjour les dégâts.

Bien des Chinois ont donc considéré que cette révolution n’allait pas leur être ethniquement profitable et ont trouvé intéressant de partir vivre chez un de ces 10 maîtres qui occupaient la Chine.
 
Certes, les Chinois expatriés des différents épisodes regardent avec envie la réussite foudroyante de quelques Chinois de Chine. Mais commerçants avant tout, ils ont une telle horreur du communisme, qu’ils n’ont pas trop envie de retourner en Chine où le communautarisme est placé sous tutelle, en vitrine pour touristes. (le Tibet oui mais sous tutelle et en vitrine folklorique)
 
Nous verrons donc nos Chinois s’associer aux festivités uniquement s’ils y voient un intérêt pour leur tiroir caisse.
S’ils observent que le pays où ils vivent s’associe aux fêtes de la Chine, ils s’y associeront. Dans le cas contraire, ils s’abstiendront sans remord

Les Chinois expatriés sont très communautaristes. Il y a 4 quartiers chinois à Paris et il y a des Wenzhous qui ne parlent jamais à des Pekinois, Cantonais, Hakkas et Chaozhou. 

Attendre de ces gens qu’ils fêtent de bon coeur les 100 ans d’une révolution chinoise d’abord nationaliste mais ayant ensuite versé dans ce communisme qu’ils ont fui, c’est être très optimiste.

Idem pour les Vietnamiens de France. Ils apprécient évidemment que le Vietnam se soit libéré de toute tutelle, qu’il ait donc vécu et réussi son nationalisme mais sa version communiste est un repoussoir. Ici, on continue d’appeler Saïgon, Saïgon.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès