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Commentaire de Assurancetourix

sur Dette : les Grecs et la DeptOcracy 2e partie


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Assurancetourix Assurancetourix 7 mai 2011 12:15

Non c’est raté !

« Une discrète réunion devait se tenir à Luxembourg à propos de la dette de la Grèce et des irresponsables de la presse ont tout foutu par terre en publiant l’information, « sapant l’effort de la Grèce » et alimentant la spéculation. C’est tout du moins ce qu’a fait savoir dans la nuit George Papaconstantinou, le ministre grec des finances.

Une belle brochette de hauts responsables avait pourtant tenté de s’y retrouver en catimini : Elena Salgado et Christine Lagarde, Wolfgan Schaüble et Giulio Tremonti, ainsi qu’Olli Rehn et les deux Jean-Claude pour fermer la marche (Juncker et Trichet). A l’arrivée, ils ne sont parvenus à se mettre d’accord que sur ce qu’ils ne voulaient pas : ni de sortie de la Grèce de la zone euro - une« option stupide », selon Jean-Claude Junker - ni de restructuration de sa dette, tout en reconnaissant que cette dernière option est « activement discutée sur les marchés financiers ». Piètre résultat.

Il ne reste alors que deux solutions sur le tapis, soit un inévitable défaut de la Grèce, dès 2012 quand elle devra revenir sur le marché pour financer sa dette - où elle est attendue de pied ferme - soit lui accorder une nouvelle grosse rallonge financière pour sortir de ce mauvais pas. La première issue est impensable, la seconde n’est politiquement pas praticable. Voilà au moins ce qui ressort de cette réunion loupée.

Il ne restait alors plus d’autre ressource que de demander aux Grecs de « redoubler d’efforts », maigre viatique qu’a présenté Jean-Claude Juncker. Une impasse de plus sur laquelle il faudra - comme à l’accoutumée - revenir à chaud, puisque rien décidément ne peut être décidé à froid. Le simple fait que la réunion était destinée à rester secrète en disait d’ailleurs long sur les chances que se donnaient leurs organisateurs d’aboutir à quoi que ce soit.

Dans cette affaire, les autorités européennes n’auront fait que précipiter une nouvelle crise, à laquelle on va assister dès lundi prochain. L’origine allemande réitérée des fuites ne laissant pas de doute sur la volonté du gouvernement de mettre les uns et les autres devant leur responsabilité. C’est en effet ces mêmes Allemands qui, depuis des mois, tentent en pure perte de faire partager le poids du sauvetage du système financier aux banques. Par une taxe bancaire nationale dont on a appris que son rendement serait au final ridicule, ses obligations contournées par les banques. En poussant désormais à une restructuration de la dette grecque, pour ne pas avoir à la financer à nouveau sur fonds publics.

Que soit exclue même une restructuration de velours, dont la possibilité circulait et qui porterait sur un allongement du remboursement de la dette obligataire grecque, sans décote, voilà qui en dit long sur les craintes ou les refus qu’une telle perspective suscite. Ainsi que sur la situation réelle du système bancaire européen. En dépit des forfanteries de ceux qui prétendent, comme la BNP Paribas, avoir les moyens de l’assumer.

Ou bien faut-il admettre que ces banques ne veulent tout simplement pas payer et considèrent avoir les moyens de l’imposer, un blocage qui ferait rebondir la crise ? A bien y réfléchir dans la logique de la mansuétude complice dont elles ont bénéficié de la part des autorités politiques et qui les encouragerait à persévérer.

Ces dernières n’ayant pas la ressource de s’étonner de cette intransigeance dont ils sont à l’origine, il ne leur reste plus qu’à essayer de la masquer, pris dans leurs propres contradictions. »



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