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Commentaire de easy

sur Laurent Black, Blanc, Beur...


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easy easy 7 mai 2011 14:45

Pour des raisons complexes mais tournant autour de l’angoisse de mort et donc du besoin d’immortalité, d’ubuquité et de surpuissance, l’homme a toujours cherché à exister en dehors ou en plus de sa carcasse. Et exister en adhérant en partie à une masse est un de ces moyens de se dépasser. 

Coaguler, mais à quoi alors ? Bin, le plus logiquement du monde, à un coagulât visible et visuel. 

Mais tout de suite vient alors à l’esprit la solution de coaguler tous à un même coagulât.
Bin hélas, de même que l’individu existe en tant qu’il se distingue des forêts, des lézards et du sel, en tant qu’il se distingue des autres individus, en tant qu’il supporte à les aimer, les combats, un coagulât n’existe que s’il a de la concurrence.
Il est même important, pour chaque coagulât, que les autres parlent le même vocabulaire coagulateur. La guerre ne devient vraiment excitante que si chaque clan a bien convaincu l’autre que c’est la guerre.

 « Ma vengeance est perdue, s’il ignore en mourant que c’est moi qui le tue » Hermione/Racine.


Alors le foot est clairement l’endroit où l’on peut le mieux jouer de la coagulation sur arguments visuels. Sur les forums aussi on procède du coagulisme, mais en utilisant des arguments de sélection relevant d’idéologie, non de visuel (Morice et vous, le savez fort bien. Assinus assinum fricat)

L’argument visuel est celui qui est le plus rapide et c’est donc le premier utilisé lors des batailles entre des masses ; Il est capital pour chaque camp que le rival soit le plus visiblement différent possible et quand ça ne peut se faire sur la peau, ça se fait sur l’uniforme et le drapeau.


En dehors des guerres et en tant qu’adulte, où ailleurs qu’au foot, peut-on mieux manifester notre besoin primaire de coaguler ? C’est vraiment l’endroit idéal.

Il y a les manifs qui sont également un superbe endroit mais il y a trop souvent un côté « coup d’épée dans l’eau » dans les manifs, au sens où l’on ne parvient pas à réaliser un face à face. En dehors de se retrouver face aux sempiternels CRS, dans une manif, on ne se retrouve que face à des spectateurs neutres ou à du silence. Ce n’est pas marrant.

Sur un stade de foot, c’est hyper excitant car à la base du jeu on a déjà deux groupes de onze qui s’affrontent (avec un même vocabulaire, un même objectif de chacun d’exister en tant que partie d’un groupe vainqueur). Et, par bonheur, on a dans les tribunes aussi, deux groupes clairement marqués. Plus coagulo-excitant que ça tu meurs.


Les Jaunes contre les Verts, les Bleus contre les Rouge et...en finale...les Blancs contre les Noirs...


Le grand et unique coagulât humain surviendra quand un coagulât venu d’ailleurs cherchera à nous tuer. En attendant, c’est entre nous que nous exprimons notre angoisse de mort en formant des équipes. 

« Formez des équipes » dit le prof de gym aux enfants.

Affrontement et jeu se confondent dans toutes nos relations aux autres.

 


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