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Commentaire de Scual

sur Délire sécuritaire pour la protection de Sarkozy


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Scual 10 mai 2011 16:57

julienfkf, malheureusement Agoravox n’est absolument pas représentatif.

S’il y a tant de révoltés ici, c’est que ceux qui ne le sont pas n’ont aucune raison de se dire qu’il est temps pour eux d’aller exprimer leurs idées sur internet. Le simple fait de venir ici est déjà militant et en plus... on est pas nombreux.

Nous sommes donc entre révoltés ou au moins déçus. La première chose en ce qui concerne la révolution dans la rue, c’est qu’il faudra d’abord qu’on soit au bord de mourir de faim avant de préférer la version violente à celle des urnes, déjà parce qu’on est un pays vieux et surtout parce qu’il y aurait pas mal de morts...

Surtout la révolution dans la rue ça se fait pas avec la majorité mais avec la quasi unanimité. Parmi les révoltés qui veulent le pouvoir - et là dessus tu te trompes, autant LePen que Mélenchon le veulent réellement et savent parfaitement ce qu’ils veulent en faire - il y a 3 écoles qui auront bien du mal a s’entendre.

L’école FN, que je qualifierais de monarchiste, c’est pareil que Sarkozy mais avec monopoles industriels et avantages pour la classe économique, et sans la démocratie mais avec apartheid pour les citoyens.
L’école FdG, qui est socialiste veut le retour de l’État dans l’économie, bref du dirigisme et de la règlementation ainsi que quelques grosses entreprises publiques et un peu de protectionnisme.
L’école souverainiste de son coté cherche seulement à récupérer notre indépendance, sur nos frontières, notre monnaie, notre armée, nos lois, notre politique etc. C’est un peu ceux qu’on pourrait appeler les « vrais » nationalistes. En plus parmi eux, très peu seraient près a faire la révolution autrement que par les urnes. Ils seraient les premiers à vouloir éviter « la chienlit » puisqu’ils sont les vrais héritiers du Gaullisme.

Bien sur il faut y ajouter l’extrême-gauche révolutionnaire, qui elle ne veut pas participer au pouvoir et qui n’aurait fait que tout casser. Casser quelque chose de pourri ça peut être une bonne chose mais si c’est pas pour y remplacer par quelque chose de mieux, c’est encore pire. C’est bien de se plaindre de ne pas avoir de beurre dans ses épinards, mais des épinards sans beurre, c’est mieux que de pas manger du tout.

En tout on est en gros dans les 30% a vouloir tout changer. En réalité ce chiffre est absolument énorme dans une supposée démocratie, mais il est très loin loin d’être suffisant. Même pour 51% du peuple, les révoltés seraient toujours divisés et après avoir mis le pouvoir à bas ils continueraient de se battre entre eux. Il suffira alors après plusieurs semaines de troubles, qu’un Monsieur « comme avant » vienne remettre en place le système pour que l’immense majorité applaudisse. Il faut en réalité au moins 80% de contestataire pour une révolution, pour qu’une fois le pouvoir en place tombé et que la révolte se divise, les courants de la révolte restent quand même majoritaires, et ensuite faux espérer qu’ils n’en viennent pas aux mains.

C’est donc très loin d’être aussi simple. Surtout qu’entre contestataires, on passe déjà notre temps à se faire la guerre par les mots. Ici même sur agoravox, entre gauche contestataire et FN, c’est la guerre quasi-ouverte. Alors c’est pas demain que tous ensemble on ira faire tomber l’Élysée et le Parlement main dans la main : même si on représentait 70% de la population, il suffirait que l’un bouge pour que l’autre le désavoue.


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