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Commentaire de easy

sur Ces Tunisiennes jetées par-dessus bord… au Figaro comme à La Marseillaise


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easy easy 11 mai 2011 12:17

Dans les vraies histoires de ce genre, depuis le radeau de la Méduse à Katyn, en passant par le crash de 1972 dans la Cordillère des Andes il y a les protagonistes directs qui ont à gérer l’effondrement d’un certain nombre de croyances-fois-transcendances-convictions-idéaux. Parmi ces protagonistes, il y en a qui se l’avalent la couleuvre, sans jamais rien en dire. Et il y a ceux qui, ne parvenant pas à l’avaler ou se considérant moins responsables de la ruine, choisissent d’en parler au reste du Monde considéré alors par eux et à ce moment là, comme parfait. 

C’est ainsi, quiconque recueille le témoignage d’un témoin direct de ce genre de catastrophe d’idéaux, se voit et se sait considéré comme parfait.

Lorsque du drame vécu par un groupe de gens, il est publié la déposition de l’un d’eux, le reste du Monde ne fait alors plus qu’une seule chose : il fait circuler l’accusation.
Et pour la faire tourner, ce ne sont ni les moyens, ni les biais qui manquent.
En l’espèce, le Figaro, La Marseillaise, nos amis Docdory et Villach, tous les commentateurs, auront passé la patate chaude mais j’observe que personne n’a dit « OK, j’assume ma part de responsabilité ».

Alors que Dieu avait posé qu’il était le concepteur bâtisseur de Tout, bizarrement, on cherche constamment à foutre les responsabilités d’une ruine d’idéaux sur le dos d’une seule personne, à pendre alors. La mécanique qui aboutit à ce que toutes les flèches reviennent sur un bouc émissaire (par exemple sur un Saddam Hussein, lui même ayant pratiqué cette mécanique) est très au point. 



Or, il existerait une autre voie. Comme elle n’a jamais été pratiquée, ce que je vais en dire ne vous parlera probablement pas, d’autant je ne dispose d’aucun repère, d’aucune référence. Cette autre voie consiste à éponger.

Le principe consistant à balancer sur la Toile une info qui nous a choqué, en pointant du doigt tel ou tel autre coupable, c’est de la miroitisation, c’est du bouclier qui renvoie les flèches et accusations vers d’autres en se posant évidemment en innocent-vertueux-courageux. Selon ce principe, le courageux est celui qui accuse en Cicéron, en Saint-Just, en Zola, en prédicateur ou en Torquemada.

Le principe de l’épongeage consisterait d’abord à encaisser ces infos sans les retransmettre, ou les retransmettre mais essentiellement pour dire le principe de sa propre responsabilité.

Pendant que sur le Net nous jouons au jeu de l’armure d’argent jusqu’à trouver le type qui va se prendre tous les ricochets dans la tronche, il y a dans les hôpitaux et les abattoirs aussi, dans les égouts et les stations d’épurations, des travailleurs qui épongent le Mal en silence.



Pendant des millénaires, les gens opérant sur des aires limitées, les chefs pouvaient alimenter sans mal la mécanique du « cépanou, célézot » 

Mais nous entrons dans la mondialisation. A moins d’être volontairement idiots, nous savons que tout ce qui se passe sur Terre provient de la masse des gens qui sont dans le jeu de la mondialisation. Et nous, les Français, nous en faisons bien partie. Il serait donc temps de cesser ce jeu du bouclier qui nous rend schizophrènes, paranoïaques et ne conduit à rien en termes d’amélioration.

Il serait temps que nous commencions par éponger notre part d’eaux sales.

Et n’attendons pas des Chefs qu’ils donnent l’exemple si nous-mêmes ne le donnons pas. Ils nous lisent, nos Chefs ; ils voient bien que nous croyons au jeu du miroir, alors ils y jouent aussi.


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