L’accroissement de la dette est, d’une part, lié à une baisse des
recettes de l’État due aux cadeaux fiscaux faits aux entreprises et aux
ménages les plus riches, depuis environ un quart de siècle ; tous les
gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont mis en œuvre
cette orientation. Ces mesures, promues à l’échelle européenne pour «
stimuler l’offre de travail » et « améliorer la compétitivité des
entreprises », ont non seulement entraîné un accroissement considérable
des inégalités sociales, mais mis à sec les finances publiques. (Source :Muriel Pucci, Bruno Tinel, « Réduction d’impôts et dette publique : un lien à ne pas occulter », http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/etudes2010/19.pdf.)
Outre la fiscalité, la privatisation de la création monétaire s’est
avérée être une cause importante d’endettement : depuis 1973, suite à
une réforme de la Banque de France, l’État est obligé d’emprunter sur
les marchés financiers… à des taux incertains. Par ailleurs, lorsque le
taux d’intérêt réel des emprunts s’avère supérieur au taux de croissance
du PIB (ce qui a été le cas de 1981 à 1995), le poids de la dette dans
le PIB augmente mécaniquement (toutes choses égales par ailleurs) :
c’est l’effet « boule de neige ». Ainsi, concernant la France, entre
1981 et 2003, plus de la moitié de l’accroissement du ratio dette/PIB
est dû à l’effet « boule de neige »1.
En l’absence d’effet « boule de neige », le stock de la dette publique
aurait été en 2008 de 43,8 % du PIB au lieu de 67,4 % du PIB2.
http://www.france.attac.org/articles/lunion-europ-enne-genoux-devant-les-march-s