Les lanceurs de bouteille avaient joué de la foule. On se planque dedans, on lance un objet sur la vedette, lui donnant alors l’impression que c’est tout le public qui proteste. C’est lâche mais le principe de l’arène implique que chaque spectateur fasse tout son possible pour donner à la vedette l’impression que « tout le public pense que... »
Même quand on applaudit, on joue de ce principe, chacun se fait « nombreux »
Il est donc logique que dans les ambiances d’arène, en face de l’effet « masse satisfaite » que chaque spectateur s’efforce de produire, il y ait la tentation de quelques mécontents s’efforçant de produire un effet de « masse mécontente »
Mais nul n’est dupe de ces effets de masse ou d’unanimité. Aussi bien la vedette que les contents que les mécontents.
Alors, lorsque des mécontents ratent leur effet de masse négative et que la masse positive se retourne massivement contre eux, ils sont pris à leur propre turpitude.
En l’occurrence, les trublions de ce concert ont eu beaucoup de chance de s’en sortir à si bon compte.
Ici La Fouine qui avait à défendre son massisme positif a très bien su isoler ses contestataires. Saddam Hussein l’avait fait lors de cette réunion où il avait cité les noms des opposants immédiatement embarqués et liquidés. Sarkozy excelle aussi à ce jeu là (Cf. la fois où devant un parterre de journalistes, il avait isolé Laurent Joffrin).
Inversement, à la Scala en 2006, Roberto Alagna n’avait pas su isoler les persiffleurs. Ils n’étaient qu’une poignée mais avaient réussi à écraser le jeu positif de la majorité de la salle.
Ce ne sont pas les jeux de mains qui sont vilains mais les jeux de masses. Qu’ils soient positifs ou négatifs, ils sont sur-individuels, sur-puissants et sont donc dangereux.
A part ça, le recours au qualificatif « prédateur » me semble peu objectif et dénote, à mes yeux, d’une intention de jouer de l’effet de masse.