De plus, nous avons à vivre une confrontation de deux cultures de la Justice. Nous avons certes à découvrir la Justice Américaine (Qu’un DSK devait mieux connaître que nous) et à y réfléchir, à réfléchir à la nôtre mais aussi à la défendre, la nôtre, en attendant de l’américaniser si ça nous chante.
J’avais pourtant cru comprendre qu’ici nous étions nombreux à refuser l’américanisme de NS. Mais nous voilà, sous toutes sortes de prétextes, à boire comme du petit lait, le système américain. Tout en laissant, comment faire autrement, DSK se démerder avec la Justice du pays où il avait trouvé intéressant de princer, nous pourrions indiquer par quelques signes, même silencieux, que nous ne jouons pas le même jeu qu’eux. Nous ne l’avons pas fait et c’est du Coca Cola qui coule dans nos veines.
Lorsque j’étais gamin, j’ai vécu dans un pays chaotique et j’ai vu des horreurs. Les livres, les films, représentaient alors des fenêtres ouvertes sur des alternatives (souvent idéalisées). Je ne me souviens plus dans quel film ou livre, j’ai découvert une idée qui m’a fasciné.
En gros, une femme avait été condamnée, pour je ne sais quelle raison, à subir une exhibition nue. La foule, extraordinairement généreuse et noble, s’était révoltée contre cette humiliation et a alors tourné le dos à la scène protégeant ainsi la pudeur de cette condamnée.
Dans l’affaire DSK, nous avons clairement raté l’occasion d’en faire autant puisque nous avons été nombreux à reproduire les images de cet homme humilié en préalable à tout débat.
Les occasions de donner, comme Saint Martin, la moitié de nos vêtements pour protéger la pudeur d’autrui, existent. Nous ne les saisissons pas.